Bref aperçu de la réapparition des Ordres de Sagesse dans le sud est de la France


Suite à la parution du livre sur la reconstruction des Ordres de Sagesse  publié par Ludovic Marcos et Cécile Ravauger nous apportons une précision sur l’organigramme chronologique de cette reconstruction, à partir  du tableau publié dans leur livre.
Particulièrement pour ce qui concerne l’implantation des Ordres de Sagesse dans le sud-est de la France, région qui a été à l’avancée de la reconstruction de ces « hauts grades ».

Pour mémoire, l’éclipse en France de ce rite dans sa forme traditionnelle durera un peu plus d’un siècle. L’amorce de sa réapparition se fit en 1963, pour les grades symboliques dans une version voisine de celle de ses architectes de 1783.
Suivirent les quatre ordres de hauts grades, tels qu’ils ont été assemblés dans les années 1784-1786. Grâce à des actions individuelles pour les uns comme les autres et surtout fait remarquable, indépendamment des juridictions.
A cette époque les divers grades qui ont été retenus, existaient par ailleurs depuis de nombreuses années, répartis ou non dans divers systèmes.
Il est vraisemblable que cette construction historique trouve sa raison d’être dans des contingences d’ordre « politique ». Cela ne saurait effacer la pertinence et  l’actualité de cette architecture.

Après une longue éclipse, le Rite Français des Modernes réapparait le 30 novembre 1963. Pierre Mollier en rapporte la motivation dans ces termes résumés :
« Lorsque le Rite Français de hauts grades a été réveillé en 1963, après plus d’un siècle de sommeil, c’est justement en raison du caractère “traditionnel” de ses rituels. Le Rite Écossais Ancien Accepté avait absorbé les autres rites dans les années 1850. Il se retrouvait donc seul système de hauts grades à avoir subsisté jusqu’au XXe siècle dans notre pays.
« Mais les Frères qui, autour de René Guilly, ont opéré “le réveil du Français” trouvaient que les hauts grades du Rite Écossais avaient été trop modifiés au gré de l’évolution des modes intellectuelles et du contexte politico-philosophique. Ils souhaitaient revenir à une pratique des hauts grades plus proche des origines où l’accent serait mis sur leur dimension initiatique et spirituelle. De 1963, date de leur réveil, au milieu des années 1990, pendant plus de trente ans, les ordres capitulaires du Rite Français ont été un rite traditionnel. » (1)
En voici un court résumé :
En 1970 le Chapitre « Jean-Théophile Desaguliers », constituait le Chapitre inter-obédientiel « La Chaine d'Union », qui installera en 1977 à Lille, le « Grand Chapitre Magistral du Grand Globe Français ».
En 1979, ce Grand Chapitre, sous l'impulsion de plusieurs maçons provençaux constituent le « Chapitre Général de Provence » qui installera le 22 octobre 1986 à Cabriès en Provence les Chapitres « Lou Calen » et « Pax et Caritas ». (2)

Ce rite était conservé au GCDR, et tellement bien, qu’il était jalousement placé dans les d’archives. Quant au «bureau du Rite Français » présent en son sein, il était généreusement assoupi.
Quoi qu’il en soit, une transmission représentant une filiation légitime, s’est effectuée sous les auspices du Souverain Chapitre Jean-Théophile Désagulier, lequel Chapitre éponyme est aujourd’hui souché sur la LNF.
Le Chapitre Général de Provence annoncé précédemment, a été fondé en 1979 par une transmission du Souverain Chapitre Jean-Théophile Désagulier. Du Chapitre Général de Provence seront issus les deux premiers Chapitres de la région : les Chapitres Pax et Caritas et Lou Calen, constitués en 1985.
Jusqu’à la reconstruction officielle du Rite Français, tous les Chapitres qui ont été créés dans la région provençale découlent de cette structure originelle qui représente à mon avis, la filiation dont nous pouvons nous réclamer.

Après avoir reçu cette pratique, beaucoup d’entre nous souhaitèrent lui redonner un toit. Il fallait bien que la maison mère se décide, après avoir perdu de vue l’usage des hauts grades de son rite historique, à accueillir les fils prodigues de retour.
La démarche fut officialisée en septembre 1994 dans le cadre du Grand Collège Des Rites, en perspective de la reconstruction du Grand Chapitre Général de France.
Les 21 frères porteurs du 4ème Ordre, participant à la première réunion d’intégration, à Lyon, en mars 1995, représentaient 11 Chapitres déjà existants.
Ces Chapitres fonctionnaient de manière indépendante et traditionnelle, depuis plusieurs années pour ceux crées avant 1995.

Les Ordres de Sagesse, ont été réveillés « officiellement » dans la maîtresse demeure, certes par sa décision, et surtout grâce au travail des frères issus de cette juridiction qui avaient reçus les quatre ordres à l’extérieur du futur et une fois de plus éphémère GCG de France. Les membres des Chapitres participant à la première réunion de Lyon en mars 1995 ont tous reçu leurs Ordres en dehors de la juridiction.
Fait remarquable, la structure composée alors de 380 membres régulièrement reçus dans les conditions précitées pouvait fonctionner d’emblée dans ses quatre ordres à l’instant même de sa reconstruction officielle.
Si on ajoute que le 5ème Ordre fut d’abord réactivé et pratiqué de façon autonome dès 1994, avant d’être officialisé en 1998 au sein du GCG, ce Rite semble depuis sa naissance, indépendant dans l’âme et libéral dans le meilleur sens du terme... Parmi les acteurs de cette dernière intégration du 5ème Ordre, il y avait le Sublime Conseil Provence Fidélité
Pour l’anecdote, lors de la reconstruction des Hauts Grades du Rite Français, la question du 5ème  Ordre s'est posée.
Partageant ce qu’exprimait le regretté Frère JP Ca.·. : « La reconstruction de cet Ordre  au sein du Grand Chapitre Général n'a pas été facilement acquise. Il aura fallu la volonté inébranlable de certains d'entre nous et beaucoup de pugnacité, pour faire admettre le principe du 5ème Ordre dans l'esprit des Frères du Grand Chapitre Général et de certains membres du Conseil de l'Ordre qui en ignoraient jusqu'à l'existence historique : ils croyaient à une invention originale de notre part » (3). C’est dans ce contexte que le 5ème  ordre a été rétabli en 1998.
         
 Précisons que ce sont les Frères issus de Lou Calen qui ont donné naissance non seulement au Chapitre Gnothi Seauton mais aussi à Paracelse. Le Chapitre Rosa Mystica a été crée par des Frères issus de Pax et Caritas et de Lou calen.
 Rosa Mystica et Gnothi Seauton sont d’ailleurs des chapitres jumeaux créés par les mêmes Frères en même temps.
 Le 6 septembre 1994, la décision fut prise par le GCDR de réactiver le Rite Français Moderne.
 Dès cette date, 5 Chapitres furent reconnus comme « réguliers » : Lou Calen ; Rosa Mystica, L’Age d’Homme, Paracelse et les Disciples de Salomon. Ce furent les tout premiers Chapitres à avoir une existence officielle et tous issus de la Provence, sauf l’Age d’Homme fixé à Lyon.
 Le processus s’était enfin mis en marche pour déboucher le 25 mars 1995 à la décision de créer un GCGDF.
 Aux 5 Chapitres initiaux s’ajouteront 6 autres : Les Amis Fidèles, La Chaîne d’Union, Gnothi Seauton, Maître Hiram de Tyr, Tolérance, L’Union et l’Amitié.

(1) Les ordres de sagesse du Rite Français C Ravauger & Ludovic Marcos Ed Dervy
(2) Le Rite primordial de France Edition Télète, Postface de JL Romanet
(3) Compte rendu de la commission nationale du Vème ordre du Grand Chapitre Général du GODF- Rite Français.

Jean-Pierre Duhal, Vème Ordre.

Chevalier de la Sagesse.
Souverain Grand Inspecteur Général.
Passé Très Sage et Souverain Maître du Sublime Conseil Provence Fidélité.
Membre fondateur du 5ème Ordre.
Ancien Très Sage et Parfait Grand Vénérable de la Chambre d’Administration du Grand Chapitre Général du Grand Orient de France.
Membre de l’Académie Internationale du Vème Ordre de l’Union Maçonnique Universelle du Rite Moderne.

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