Petit historique du renouveau du Rite Français Moderne en Suisse

 Le 11 novembre 1991 est fondée à Genève, en Suisse, par huit FF\et deux SS\ provenant de Loges et d’Obédiences différentes (Grand Orient de France, Memphis-Misraïm, loges indépendantes) la Loge de « La Concorde ». La Loge décide de se réunir dans les locaux de la Société Théosophique (à laquelle appartiennent quelques-uns de ses fondateurs), et de travailler au Rite Français d’après les Rituels de 1786 (qu’aucun des membres fondateurs ne pratiquait, de manière à ne préférer ni ne léser personne) et de demander l’adhésion à la Grande Loge Indépendante et Souveraine des Rites Unis (G.L.I.S.R.U.), qui détient une patente de ce Rite, appelé alors Rite Français Traditionnel.

Le V\ M\ élu se rend à Paris le 13 novembre, pour être installé en tant que V\ M\ en Chaire de la Loge par la Haute Loge de Maîtres Installés d'Ile de France.

Les Travaux sont ouverts le 6 décembre, l'allumage officiel des feux de la nouvelle Loge a lieu le samedi 25 janvier 1992 et la Loge entre ainsi officiellement à faire partie, sous le No 67, de la G.L.I.S.R.U, qui lui remet des constitutions symboliques (« patente ») l’autorisant à « se livrer aux travaux des premiers grades symboliques de la Maçonnerie du Rite Français Traditionnel ».

Le 16 avril 1992 son fondateur et premier Vénérable Maître est reçu Chevalier Rose-Croix dans le Rite Français (4e Ordre du Rite) par le Très Puissant Souverain Grand Commandeur René-Jacques Martin, dans le Chapitre « La Rose et le Lys » (Sublime Grand Chapitre Magistral du Grand Globe Français, Suprême Conseil de l’Ordre Maçonnique Universel « Humanitas » pour les Pays de Langue Française), à Lille.

Après un brillant début la Loge devait connaître de nombreuses péripéties, scissions, changements d’Obédiences (d’abord la GLMF, puis la GLMS), dus en grande partie à des conflits de sensibilités et de personnes ; l’amalgame entre des tendances aussi différentes que celles représentées par des membres provenant du Grand Orient de France et d’autres de Memphis-Misraïm et de la Société Théosophique n’ayant pas réussi.
Un dernier différend entre deux groupes de tendances opposées (l’un plus humaniste ou « éclairé », formé par d’anciens fondateurs originaires du GODF et quelques nouveaux membres ; l’autre plus mystique ou « illuminé », formé par d’anciens fondateurs originaires de Memphis-Misraïm et de la Société Théosophique et d’autres nouveaux membres) devait finalement amener en 2008 à la démission des membres de ce dernier groupe de la Loge de « La Concorde », pour rester à la GLMS sous un nouveau nom, et à la sortie de « La Concorde » de la GLMS, pour retrouver l’indépendance sous le nouveau titre distinctif de « L’Amitié », ce changement de nom voulant signifier que, si la Concorde avait disparu, l’Amitié restait le ciment qui liait les FF\ et SS\ restés fidèles à la Loge d’origine.

« L’Amitié » a fait ensuite le choix d’adhérer à Lithos-Confédération de Loges, une Confédération belge à vocation internationale qui garantit la souveraineté effective des Loges qui la composent et dont ils partagent les principes fondateurs.

Constatant, presque quinze ans après sa réception au 4e Ordre du Rite Français, qu’il n’existait toujours pas de Chapitre Rose-Croix Mixte de Rite Français, ni d’Autorité maçonnique régissant des Chapitres Mixtes de ce Rite en Suisse, qui était donc territoire maçonniquement inoccupé à cet égard, par les pouvoirs qui lui ont été conférés avec la filiation initiatique qu’il a reçu et par les anciens privilèges des Souverains Princes Rose-Croix, son fondateur et premier Vénérable fonde à Genève le 13 avril 2006, souché sur la Loge de « L’Amitié », le Souverain Chapitre Mixte « La Rose-Croix du Léman », travaillant d’après les textes du Rite Français les plus anciens connus, rédigés à Paris en 1786[1].

Le 21 avril 2012 le Souverain Chapitre « La Rose-Croix du Léman » devient membre du Suprême Conseil Mixte du Rite Français Moderne pour la Belgique, duquel il reçoit une patente des Ordres de Sagesse du Rite Moderne Français, l’autorisant à travailler selon les traditions, usages et coutumes de ce Rite du premier au quatrième Ordre.

Devenu Sublime Conseil – Grand Chapitre Général Mixte de Belgique, ce dernier adhère à l’Union Maçonnique Universelle du Rite Moderne (UMURM), créée à la suite du premier congrès du Rite Moderne à Barcelone en juin 2011.

Tant la Loge de « L’Amitié » que le Chapitre « La Rose-Croix du Léman » restent en 2020 les seuls corps maçonniques mixtes de Rite Français Moderne à Genève et en Suisse, le Grand Chapitre Général Helvétique, souché sur le Grand Orient de Suisse, fondé en 2001 avec une patente du Grand Orient de France, qui la lui a retirée en 2019, étant exclusivement masculin.


Fabrizio Frigerio, Ve Ordre, Gr.·. 9.
Suprême Commandeur du Sublime Conseil du Grand Chapitre Général Mixte de Belgique,
Membre honoraire du Grand Chapitre des Chevaliers Rose-Croix du Portugal,
Membre de l’Académie Internationale du Ve Ordre de l’Union Maçonnique Universelle du Rite Moderne.


[1] Travaux du Souverain Chapitre en ses Quatre Ordres, rédigés par le Souverain Chapitre Métropolitain à l’Orient de Paris, 1786, éd.par Pierre Mollier, éditions A l’Orient, Paris ,2002.




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