À LA RECHERCHE DE LA SAGESSE


 


Introduction du Gr :. Or :. : Le Temple des Sagesses ; une métaphore pour la sagesse pratique

On dirait que la Sagesse, divine ou séculaire, est une pierre angulaire de toute loge maçonnique, sinon sa clé de voute. Mais laquelle et comment est-elle cultivée en nos Loges et surtout dans nos grades de perfection dits de Sagesse ? Qui ou quoi servons nous par moyen de la sagesse ; le GADLU ou l’Homme ? Comment donner sens à notre vie et bâtir – ce que toute sagesse promet – une biographie qui a un sens, accomplie et heureuse ?

J’esquisse ce sujet compliqué, par la métaphore simplificatrice d’un « Temple de la sagesse ».

La voûte étoilée de ce temple représenterait une pluralité de certitudes irréductibles : Les doctrines de foi, morales ou philosophiques, visions du Monde parfois exclusives, définissent la Sagesse, sa nature de moyen ou – au contraire, de fin en soi. Fonction de ce choix de départ, une voie pratique, de compétences de la sagesse apparaît adéquate ou sans intérêt pour le cherchant. Car, pour la sagesse révélée ou reçue, la voie est de nous y soumettre ou l’acquérir, pour vivre selon ses règles et son bonheur.

C’est à partir de ces convictions axiomatiques que nous suivons notre quête, en envisageant, ou non, des colonnes pour étayer la voûte pieds sur la Terre séculière de notre réalité matérielle. Je propose quatre « colonnes » de sagesse pratique qui, dans ma vision, participent à l’édification du temple vivant de la sagesse personnelle.

Premier pilier : Pour servir notre choix spirituel, qu’il soit ordonné par la Divinité ou conçu par le Génie démiurge de l’Homme, nous pouvons nous élever tout d’abord par l’étude du trésor immense de Sage savoir, hérité des sages de tous les temps. Une tête bien faite par la compréhension éclairée de ces livres est certainement une voie vers la Sagesse et ses vertus.

Deuxième pilier : Hélas, être érudit ne garantit pas d’être sage. Je dirais que l’amour de la sagesse requiert aussi un bon jugement situé, - de raison ou d’intuition prouvée par l’expérience - pour accorder le Savoir au Monde tel qu’il est, et délibérer avec sens critique, sans se perdre dans l’abstraction des théories.

Troisième pilier : Savoir beaucoup et juger avec bon sens, rend sage dans l’esprit. Pourtant, pour vivre la sagesse et surtout la partager, un apprentissage, souvent long et ardu, s’impose. Il nous faut apprendre un vrai Métier de Sage. A minima, connaissance et maîtrise de soi, savoir-écouter, silence, prudence, l’art de comprendre et prévoir plus profondément, plus large, dans le temps long. Comment mériter le qualificatif « sage » sans l’expérience pratique d’une conduite sage, d’un savoir-être, faire et interagir, montrer et conter, d’un l’art convainquant du bon conseil ?

Quatrième pilier : J’envisage aussi une quatrième colonne qui pour moi, reste toujours en construction, telle une Tour de Babel : Être sage. Je trouve qu’il est insuffisant de comprendre la sagesse et ses vertus, juger avec discernement, imiter les sages et passer maître des arts de la sagesse pratique. La sagesse authentique, que je n’arrive pas à incarner, est de réaliser l’histoire de vie du sage, celle dont le bonheur peut se juger seulement après sa mort.

Ioan Tenner janvier 2024



Discussion générale, synthèse des interventions :

La parole sur les vallées c’est penché sur ce qui dans le modèle proposé correspond à la voûte étoilée des doctrines, définitions et des sources de la sagesse édifiantes pour la vie en Loge et surtout aux Hauts Grades. Le TSPM a cité à ce sujet les vertus formant les échelons sur la gravure d’Antonio Bettini El monte sancto di Dio de 1477 : « Humilité, Prudence, Tempérance, Fortitude, Justice, Crainte, Piété, Science, … Conseil, Intellect, et pour finir, tout en haut de l’échelle, Sagesse. » À mi-chemin on lit « Foi, Esperance et Charité »

Dans l’ensemble, au lieu de considérer une sagesse instrumentale avec sa « boîte à outils », chacun a apporté l’authenticité de son point de vue conceptuel et ses sources personnelles de sagesse.

La Sagesse d'ordre pratique


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…Comme d’autres, j’ai jeté un œil à mon ami Wikipédia pour qui la sagesse est un concept utilisé pour qualifier le comportement d’un individu s’appuyant sur un savoir raisonné, souvent conforme à une éthique, à la conscience de soi et des autres, à la tempérance, la prudence, la sincérité, le discernement et la justice. Mes cours de philosophie sont bien loin maintenant mais il me semble que la sagesse soit liée à une compréhension profonde et éclairée de la vie et à la capacité de prendre des décisions éclairées en respectant une hiérarchie de valeurs personnelles forgées au fil du temps. Cette définition est plus modeste que celle des penseurs amoureux de sagesse qui ont pour idéal de vie moult questionnement sur la pratique des vertus. On dit que la philosophie en tant qu’amour de la sagesse signifie une élévation, une aspiration de l’esprit, à se lancer vers le haut, vers la connaissance et la sérénité. Mais on ne peut atteindre des sphères supérieures qu’en partant d’un socle solide, concret. Réel, matériel, de la vie elle-même. On retrouve notamment la nécessité de ce socle bien concret dans la sagesse indienne qui induit une conduite personnelle progressive et ascendante et qui ne livre ses lumières qu’au terme d’une pratique quotidienne. Elle dessine alors la voie de la libération de l’etre en apprenant à décrypter les choses telles qu’elles sont, et non pas telles qu’on aimerait qu’elles soient. Les philosophes grecques renvoyaient la sagesse à la connaissance et à la recherche de la vérité, c’est à dire à un savoir embrassant toutes les disciplines et donnant à celui qui les possède une compréhension et une force intérieure. … Je me suis demandé s’il m’était arrivé au cours de mon existence de rencontrer un sage qui corresponde à cette définition quelque peu abstraite. Après mûre réflexion, je peux répondre par l’affirmative, mais seulement une fois, il y a quelques années. Un Frère déjà bien âgé, Marcel Henri, un peu anarchiste et provocateur sur les bords, dont je buvais les paroles à chacune de nos rencontres et qui n’est pas étranger à ma présence sur les colonnes. Si la sagesse était une vertu, j’en serais passé à côté.

*On ne parle pas ici de sagesse dans le sens religieux. La sagesse pour moi c’est donner un sens à sa vie. C’est placer sa quête au-delà des aspects matériels, du bien-être physique, de la réussite professionnelle, ou familiale. C’est de réussir au-delà de tous ce qu’on nous enseigné dans nos enfances. Se dépouiller de tous les clichés de perroquet, des théories tout faites, des jugements au carré, accumulés pendant toute une vie... En effet dans la FM j’ai reçu beaucoup d’outils sans avoir toujours le temps de les observer et comprendre. Ils sont devenus précieux pour mon for intérieur. Pour Éric-Emanuel Schmidt, la sagesse est accomplie spirituellement : « J’aimerais quitter ce monde avec un sentiment de paix, de sérénité, conscient que j’ai fait ce que je devais faire, ce que je pouvais faire, tout en acceptant mes imperfections et mes manquements. … La sagesse est de se faire humble, reconnaître ses défauts, son égoïsme, ses colères, ses faux pas, qui ont blessé l’Homme mais aussi la planète … Le sage… est celui qui écoute, entend, mais ne porte aucun jugement. » Mon modèle de sagesse est le poète libanais Khalil Gibran auquel je pense souvent...

*…Ne sommes-nous tous ici des sages en puissance ? N’avons-nous pas atteint une, ou même la dernière, des étapes des Ordres de la Sagesse ? En pratique, je la préfère à la manière de Socrate. Il prône la cogitation, l’humilité, l’acceptation de son ignorance, et le respect absolu des lois de la Cité. Un vaste programme. Je vois la sagesse comme un travail d’introspection, se connaître soi-même pour ensuite questionner le monde qui nous entoure... Au niveau de la Maçonnerie, je perçois deux écoles : celle qui veut que nous nous impliquions directement, au nom de la maçonnerie, dans la vie profane, par différents projets sociétaux pour faire avancer notre société dans le bon sens ; pour une autre école, le travail sur soi est plus important, pour ensuite pouvoir rayonner à l’extérieur… Personnellement, je préfère cette seconde manière d’agir. Pour revenir à Socrate, une expression – pas de lui mais d’Aristote - me rappelle toujours son enseignement. « L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit… » Je suis moi aussi un sage quand je réfléchis.


*…À mon humble avis, la sagesse dépend du regard et de l'attente de l'autre. On ne peut s'estimer sage quand le groupe autour de nous ne nous estime pas ainsi. Et il y a des gens pas sages que le groupe évalue comme sages. Parce qu'ils répondent à des critères sociétaux, culturels et du moment. Par exemple, on dit qu'il est mieux de passer pour un imbécile en se taisant, que d'ouvrir la bouche et de ne laisser aucun doute à ce sujet. Donc, la sagesse est aussi de savoir se taire, avoir suffisamment de courage pour rien ne dire, ne pas juger les autres, ni créer de conflits supplémentaires, ne pas se battre. Mais, peut-être, au niveau maçonnique, la sagesse est un besoin d'absolu, de vrai inatteignable... la sagesse absolue on ne l'atteindra jamais.

*…J’ai posé à une petite fille de six ans la question : « Quand tu es sage, que fais-tu ? » Elle me répond : « Je range ma chambre. ». « Et quand tu n’es pas sage ? » « Je dis des sottises. » On pourrait clore le débat avec ça. Les philosophes disent que, par définition, la Philosophie est l’amour de la sagesse. Mais pourquoi la philosophie nous rendrait sages ? Dieu seul le sait. Plus on avance et moins on en sait. La sagesse ne se cherche pas car elle ne se trouve pas. Il faut la cultiver. Elle ne sert pas à grand-chose… Etre sage c’est atteindre le rien.  C'est une sorte d'anesthésie.

*…En Chine, on fait une grande différence entre deux personnages, un qui s’appelle Confucius, l’autre Laozi. Confucius n’est pas un sage, c’est un savant. Il a construit un système pratique, il a écrit des choses pour faire fonctionner l’état. Laozi c’est tout à fait le contraire, il est considéré un sage… Alors qui est le sage ? Celui qui a écrit un livre pour faire fonctionner l’État et pour faire travailler tout le monde correctement ? Il a apporté de l’ordre. Ou alors celui qui a écrit un livre dont on ne sait pas ce qu’il dit, mais quand tu le lis, tu te sens bien ? Il y a deux manières, très opposées de concevoir la sagesse, les deux sont pratiques parce qu’elles ont des conséquences. L’une sociale, l’autre au niveau personnel. Qui est le sage ? Je n’en sais rien… La petite fille a raison : pour la Maman, l’enfant qui est sage est celui qui range sa chambre. Quand on est sage pour les autres, la définition de la sagesse dépend des autres. Pour ma Mère j’étais sage quand je faisais ce qu’elle voulait. Si je faisais ce que je voulais, moi, ce n’était pas sage du tout… Ça m’a appris de faire ce que je veux, moi. Parce qu’il faut se créer soi-même et pas se faire créer en fonction des autres, à chacun de faire le travail… C’est Nietzsche qui dit « Sois toi-même ! » Mais qui dit qu’etre soi-même c’est etre heureux ?


*…La sagesse est pour moi le silence. Chose contradictoire, car la sagesse est aussi la transmission, le partage. Nous ne sommes pas des possesseurs de notre savoir, seulement des locataires. Il s’agit comme le représente le Larousse, de semer à tout vent.  Il est sage aussi de savoir cultiver son jardin. En parlant de la voûte étoilée, la sagesse est la stabilité, la rigueur, la droiture. Je pense que le propre de la Maçonnerie est de répandre ce qu’on apprend : le but de notre vieille confrérie est de faire progresser la société mais personnellement, je trouve qu’on ne le fait pas.


*…Un vieux sage persan, Rûmî, a dit ceci : « Quand j’étais jeune, j’étais très intelligent et je voulais changer le monde. Je suis vieux, je suis devenu sage, je m’efforce de me changer moi-même… »

La Sagesse (maçonnique) en tant que doctrine spirituelle et philosophique

 
 
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…En notre cas on est au rite Moderne ou Français, avec sa spécificité par rapport aux autres Rites qu'on connait RER, REAA Memphis Misraïm... Même si la sagesse les rapproche comme un fil rouge, les outils sont différents. Nous sommes aussi au IVe Ordre, ou nous avons des outils ; entre autres "foi, espérance et charité" et ce qu'on trouve dans l’héritage testamentaire du Dieu Unique, qui est le Nouveau Testament, quel que soit l'interprétation qui y est donnée… Ce sont les outils que nous avons tous reçu quand nous avons été initiés même sans les avoir interprétés. En passant au IIe au IIIe au IVe Ordre, on a chaque fois eu de nouveaux outils qui nous donnent de nouvelles "lunettes”.


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… Un fil rouge quand on est un cherchant de sagesse est d'oser - au sens Kantien - s'ouvrir aux autres sagesses qui sont des traditions maçonniques différentes. Je pense au REAA. En référence au IVe Ordre comme nous le pratiquons, je pense à Jésus.  Jésus qui fut un humain aussi, à l'écoute des autres humains. En tant que Prophète - avec sa capacité, d'écoute, de regard, d'analyse et d'action, il avait la préoccupation d'améliorer le sort des autres humains. Même si ceci apparait contradictoire à quelques-uns, parfois, la lumière jaillit du champ des idées, parfois l'ordre jaillit du chaos. Concernant Jésus, par mes lectures et mes éléments personnels, je pense à Levinas. Au-delà de l'écoute il accorde beaucoup d'importance au regard qu'il porte sur l'autre et au regard que l'autre porte sur lui. Je pense qu'il est important, à travers cette démarche maçonnique éthique, de ce respect, de chercher le sens des choses, du Cosmos. Je pense à Nietzsche qui dit "Sois qui tu es !" et, en pensant à Jung, " trouve un bon équilibre entre ta maison et les passions.

*…Je voudrais vous confier mes piliers de recherche de la sagesse ; de m'approcher de Diogène qui fait preuve d'une simplicité, d’un dévouement énorme, d'ascétisme. Et, qui sait, la pensée de Laurence dans ses Sept piliers de la Sagesse... Je pense aussi à Buddha, à Mithra… Je sais que pour etre un moine, un ascète, un anachorète, au Bengale en Inde ou au Népal, je pourrais me concentrer sur moi, mais pour avoir aussi puissance, la sagesse n'a de sens que si elle se traduit aussi en action. Que venons-nous faire en maçonnerie ? On vient faire des progrès en sagesse mais ceci a du sens seulement si on traduit cette acquisition de savoir, de connaissance, de savoir etre, en action... Nirvana c'est bien mais le but est d'améliorer le sort de l'humanité et de la poussière d’étoiles que nous sommes.


*…Concernant la sagesse, effectivement, la maçonnerie transmet une initiation, une voie vers la Sagesse. Qu'est-ce que la Sagesse d'un point de vue Maçonnique ? Un regard et aussi un comportement. Regard depuis l'autre mais le regard de soi-même par rapport à soi et à l'autre. ... C'est aussi dans les actes ; si on pratique l’Esperance, la Foi et la Charité et le fait de transmettre dans le monde profane ce qu'on a appris. Je pense que chacun a sa propre vision. Le sujet est complexe… je reste juste sur l'aspect maçonnique, une manière d'etre, une amélioration de soi, le fait de tailler sa pierre, de jour en jour, je pense que ceci permet d'atteindre une certaine forme de sagesse. Le rite a gardé toute la substance de la maçonnerie telle qu'elle a été créée, avec justement cette charité chrétienne dans le bon sens du terme. Ce sont les choses qui me parlent…


*…Cette acception de la sagesse "Sois sage !" de se tenir dans son coin cela veut dire de rentrer dans le rang et de rester aligné par rapport que les autres veulent, ceci n'est pas ma vision de la sagesse. "Tais-toi et fais comme les autres"  n'est pas la sagesse. Je pense que chacun a sa propre définition de la sagesse. Quand tout à l'heure un frère parlait de la possibilité que Dieu n'existe pas il est aussi dogmatique de dire que Dieu existe ou n'existe pas... La maçonnerie, même chrétienne, reste adogmatique.


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…Un Maître tibétain qui venait d'arriver en Suisse de l’Himalaya, et qui raisonnait comme au moyen âge, m'a raconté une petite histoire : il y avait querelle entre deux grands maîtres, chacun prétendant etre la bonne réincarnation.  Devant le Dalai Lama, on discutait ce qu'il faut faire. Le moine en question, relativement jeune, a dit que c’est très simple, on les met tous les deux dans un avion et on les jette de quelques milliers de mètres d'altitude, sans parachute ; le bon va voler, l'autre va tomber. Les autres l'ont regardé ahuris. Pourtant c'est ce qui est écrit noir sur blanc dans les textes sacrés. On reconnait un maître par ce qu'il sait faire car il est sage. Dans toutes ces traditions la question n'est pas d'orthodoxie mais d'orthopraxie, la bonne pratique. C'est aux fruits qu'on reconnait le sage, c'est la sagesse pratique dans un autre sens.

 *…En tant qu'hommes libres nous sommes des solitaires, des individus qui vivent la solitude... On dit qu'ici tout est symbole. Il n'y a pas de dictionnaire pour les symboles parce qu'ls sont des concepts. C'est la richesse de la maçonnerie de s'abstenir d'utiliser des mots pour décrire les symboles... Au rite que nous pratiquons maintenant il y a la parole perdue, qui ne l’est pas vraiment. Si je ne crois pas en Dieu, la parole perdue est quelque chose qui me permet d'entrer en contact avec l'autre. On n'est pas seul. Si la parole est perdue cela nous fait mal. Je peux me parler à moi-même et l'autre peut se parler à lui-même. Maintenant, que la parole ne soit pas perdue mais soit retrouvée, on a enfin une monnaie d’échange qui permet l'échange de notre perception des concepts. La vérité révélée est aussi compliquée parce qu’elle n'existe pas, car nous sommes aussi contre les vérités révélées. Ainsi la maçonnerie peut continuer toujours à chercher une vérité introuvable. Nos vérités de chacun d'entre nous sont différentes en fonction d'autres expériences humaines. Parlant d'Espérance et de Charité, ceci est bien gentil, l'enseignement de l'Église concernant la Foi, l’Espérance et la Charité est bien particulier. La Foi est finalement la confiance que j'ai en moi-même pour rester un homme libre et supporter l'horreur de la liberté. L'Espérance, il ne faut pas oublier que sans espérance on n'a plus de projet. Sans projet, je vais droit contre le mur et je suis mort. J'ai besoin de cette Espérance. Jusqu’à mes derniers jours avant ma mort je construis encore des projets de partir, de faire un voyage... et puis, je mourrai comme les autres. La mort finalement, il y a dans nos rituels l'apprendre à mourir en paix. Est-ce qu’en maçonnerie, finalement, la sagesse n'est pas à vivre at apprendre à mourir en gardant un bonheur ? Se dire ;  j'ai vécu. Finalement si pour moi Dieu n'existe pas il y a la sagesse des épicuriens pour lesquels le problème n'est pas ça du tout. À se rappeler qu'Épicure souffrait de calculs du foie, il a souffert toute sa vie, mais a su vivre. Il disait : Si tu as faim, mange, si tu as soif, bois...évite d’avoir mal, tout en respectant l’autre et soi-même pour traverser la vie en paix. Le nôtre, est un lieu de culte, mais un où nous cultivons le bonheur.

*…Pour la synthèse de tout ceci ; est-ce qu’il y a une boite à outils pour la sagesse ? Une collection d’archétypes pour la sagesse ? Pour prendre la mythologie de l’Olympe, il y a tout dedans, mort,  plaisir, souffrances, tout. (Mais on ne va pas enseigner tout ceci en Loge). Qu’est-ce qu’on trouve dans les rituels ? … Apprendre à se taire, ne pas enseigner un catéchisme aux autres, ni l’histoire de la pensée humaine, on ne se révèle rien réciproquement, C’est ça le point de départ…

CONCLUSION 

Qu’est-ce donc la Sagesse ? Doctrine, foi, vocation, code moral, un savoir, la Raison judicieuse, état bénéfique, instrument, un art, un mode de vie, une Voie vers le bonheur de soi et de tous ? Un moyen ou un but en soi ?

Y a-t-il plusieurs sagesses, divines et humaines dont une maçonnique ? Peut-on sauvegarder la pureté et les vertus d’une sagesse spirituelle qui tend vers le ciel, tout en considérant que l’esprit humain, prométhéen, peut se cultiver lui-même pour s’élever et atteindre l’eudémonisme d’une vie qui a un sens et une excellence ici sur Terre ? Peut-on concevoir et apprendre des stratégies et des outils pour maitriser l’œuvre de sagesse ?

Nous n’avons certainement pas conclu sur ces questions controversées. Heureusement ! Pour la Sagesse, comme pour la vie, le voyage est plus important que la destination : « Quand tu prendras le chemin d’Ithaque, souhaite que la route soit longue, pleine d’aventures, pleine d’enseignements … » dit Cavafy, le poète.


Chapitre genevois « La Rose-Croix du Léman » N. 1 du Suprême Conseil du Rite Moderne pour la Suisse

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