Le dualisme des cathares

Il est quasiment impossible d'expliquer en détail et en peu de temps de ce que furent les cathares, ou de ce que fut l'histoire de cette guerre qui dura plus d'un siècle et qui ne faisait que 3 lignes dans nos manuels d'histoire.

Je vais essayer toutefois d'ouvrir quelques portes qui j'espère vous donneront envie d'aller chercher plus loin.

Pour les amateurs d' histoire, c'est quand même le récit d'une conquête sanglante, pour les amateurs de sociologie, on plonge en plein moyen âge dans une société tolérante qui encourage une religion qui remet en cause les fondements mêmes de la féodalité, qui donne aux femmes des droits identiques aux hommes, qui accueille ces parias de l'occident Chrétien que sont les juifs et qui va jusqu'à leur donner des charges officielles, enfin pour les amateurs de théologie ou de symbolique religieuse une approche du binaire et une tentative d'explication de l'être et du non être.

Tout d'abord, s'il est un mot qui va revenir sans cesse ce soir, je veux parler du mot cathare, il est bon d'en expliquer le sens réel.

Est-ce que tout le monde ici en connaît le sens ?

Ce mot ne figure que dans les minutes des procès de l'inquisition, jamais il ne fut utilisé, prononcé ou écrit par ceux que l'on a affublé de ce surnom.

Entre eux les cathares s'appelait "Chrétiens" ou bons chrétiens quand ils avaient reçu le consolamentum, leur seul vrai sacrement. Les gens du peuple les appelaient plus généralement les bons hommes ou les bonnes femmes, en raison de l'exemplarité de leur vie aux antipodes du clergé catholique.

La traduction simpliste de cathare en "pur" ou "parfait" par analogie au grec cataros est d'une incommensurable bêtise.

D'abord aller chercher une traduction grecque d'un mot sorti de manuscrits en latin, peut paraître un peu facile, ensuite comment peut on imaginer que les inquisiteurs qui n'ont eu de cesse de souiller, rabaisser, diaboliser ces pauvres hérétiques, les surnommer : les purs ou les parfaits.

La réponse est sans doute dans un manuscrit écrit sur l' hérésie en 1099 par un moine germanique ou le terme utilisé est "cathus", mot dont on affublait les sorciers et tous ceux qu'on désignait comme ayant commerce avec le diable.

Cathus voulant dire : qui embrasse le derrière d'un chat. Allusion au chat noir qui paraît-il accompagnait toujours les sorciers et dans lequel le diable s'incarnait. Le baiser au postérieur du diable était le signe d'allégeance aux ténèbres.


Un peu d'histoire.

Les hérésies dualistes ne sont pas apparues soudainement au 10eme siècle, elles sont sans doute aussi vieilles que le christianisme. Certaines églises disaient tenir leur enseignement directement d'apôtres du Christ.
Toujours est-il, qu'il existera une multitude d'églises dualistes, dont la plupart n'auront qu'une vie très éphémère. Toutefois 3 de ces églises vont devenir assez puissantes pour concurrencer l'église catholique : les pauliniens au moyen Orient et Asie Mineure, les bogomiles ou bougres dans les Balkans, les cathares et les vaudois dans le Languedoc.

Revenons à nos cathares.

Entre le concile de Charroux en 1029 et le début de la croisade en 1209, il n’eut pas moins de 14 conciles pour condamner l'hérésie languedocienne, c'est dire la volonté papale de se débarrasser des cathares. Mais l'église officielle ne pouvait rien sans l'appuie de la noblesse languedocienne qui, si elle n'était généralement pas acquise à l'hérésie, refusait les ingérences du pape dans leurs affaires et tolérait les prêcheurs cathares, souvent des hommes et des femmes issus de leurs castes.
Plusieurs de ces conciles virent des évêques cathares et des religieux catholiques s'affronter verbalement. C'était quelque chose de complètement impensable dans les états du nord où l'église officielle envoyait directement au bûcher les hérétiques. Mais en Occitanie, la tolérance religieuse était un fait .

L'homme qui fera basculer les choses, c'est le pape Innocent III en 1198. Apres 10 années passées à essayer de convaincre le roi de France Philippe Auguste, il y parvient enfin après l'assassinat de son légat, Pierre de Castelnau.
Le pape va "exposer en proie" toutes les terres languedociennes au mépris du droit féodal. Cela va pousser une multitude de petits féodaux du nord de la gaule à venir se tailler des fiefs à la force de l'épée.

Le 22 juillet 1209 marquera le vrai début de la croisade avec le massacre des 6000 hommes, femmes et enfants de Béziers.

S'en suivront une succession de grandes et petites batailles, de sièges de cités, tour à tour toutes les cités tomberont aux mains des croisés, seront reprises par les languedociens , puis de nouveaux conquises.

Chaque fois cela donna lieu à de grands massacres, surtout les 2 premières années de la guerre, où Simon de Montfort fit brûler plus d'hommes et de femmes que l'inquisition pendant des siècles.
Avec la condamnation au bûcher en 1321 du dernier évêque cathare Belibaste et l'emmurement en 1328 de 510 hérétiques dans les grottes de Lombrive, une chape de plomb allait recouvrir l'hérésie cathare et l'invasion des Francs pratiquement jusqu'au 20e siècle.

L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs, c'est un fait, et les documents les plus abondants sur les cathares sont en fait des procès-verbaux d'hérésie

L'ouvrage d'origine cathare, le plus important que nous possédions est le livre des deux principes écrit par Jean de Lugio.
Devant aussi peu de documents, il convient d'être extrêmement prudent.

Toutes les religions ont un fond dualiste, il y a toujours le combat du bien et du mal, le catholicisme romain affirme aussi la présence d'une créature malfaisante en face de Dieu, mais elle fait de cette créature une composante de la création qui primitivement bonne ne serait devenue mauvaise que par le pouvoir que sa liberté lui aurait laissé.

Le mal n'est pour les catholiques que le résultat du libre arbitre de Satan, puis de l'homme. Cette affirmation, les cathares la rejetaient en bloc, et, ce fut un des piliers principaux des procès en hérésie.

Si la corruption de l'homme par un mal déjà existant, leur semblait possible, il leur paraissait impossible et tout à fait illogique que Lucifer ait pu se rebeller contre son Créateur et préférer l'orgueil de sa déchéance au lieu de son accomplissement dans l'éternel amour.

Pour les cathares cette vision était incohérente. Le mauvais principe ne pouvait être issu de Dieu, il ne pouvait être qu'un principe indépendant de Dieu. A l'appuie de cela citons un écrit anonyme cathare : "La Liberté n'a aucun sens, si le mal n'est point déjà là pour s'offrir au libre choix, et si, de façon inexplicable, la liberté doit faire sortir le mal d'elle-même."

Si ce concept du bien et du mal était la première des affirmations de la métaphysique cathare, il faut bien l'avouer, et c'est pour cela que j'ai employé tout à l'heure le terme d'illogique, elle tient bien mieux la route que les affirmations de l'église romaine.

Il est difficile au vu du peu de documents que nous possédons de donner une définition absolument exacte de ce que les Cathares entendaient par mauvais principes.

Il apparaît plutôt que cette croyance n'a jamais été statique et que l'interprétation a constamment évolué au cours des temps.

Toutefois il est absolument certain que les cathares étaient monothéistes, ils n'ont jamais vu dans le mal une puissance égale à Dieu. Le mal qu'ils assimilaient souvent à la matière ne pouvait en aucun cas rivaliser de puissance avec l'amour éternel. C'est là même la différence fondamentale avec le manichéisme,
Croyance en un Dieu qui n'aurait pas voulu le mal, qui néanmoins, à chaque instant se manifeste dans sa création afin de la contrer dans la perfection.

Pour les catholiques romains, la notion du mal a toujours été mystérieuse, et n'a jamais reçu de vraies réponses. Bien sûr pensent-ils, Lucifer a été bon et il a succombé à une influence plus forte que lui, mais l'église de Rome n'a jamais pu affronter cette propre contradiction à ses principes. La liberté de Lucifer n'explique pas tout, elle suppose l'existence d'un être plus fort, plus monstrueux, véritable instigateur de la révolte.

L'étude philosophique des textes sacrés avait amené les cathares à une interprétation spécifique.

Le mal ne pouvait se situer que hors de la sphère divine. Ils ne pouvaient admettre que Dieu le représentant de l'infini bonté, puisse d'une façon même légère dégrader ses créatures. En lui n'était ni mal, ni néant, il ne pouvait faire que le bien.

Pour bien expliquer cette pensée citons le théologien cathare Jean de Lugio : "Si Dieu ne veut pas tous les maux, s'il ne veut mentir ni se détruire lui-même, sans nul doute il ne le peut pas. Car ce que Dieu dans son unité ne peut pas, il ne le veut pas. Dieu lui-même et sa volonté ne sont qu'une même et seule chose. Il faut donc croire avec fermeté que le Dieu Bon n'est pas qualifié de tout puissant parce qu'il aurait pu faire ou pourrait faire tous les maux qui ont été, qui sont ou qui seront, mais parce qu'il est tout puissant en ce qui concerne tous les Biens qui ont été et qui seront d'autant plus qu'il est la cause absolue, le principe de tout bien et qu'il n'est jamais en aucune façon par lui-même et essentiellement cause d'un mal."

C'est à cause ou plutôt grâce à ces principes théologiques que les Cathares ont absout Dieu de tous les crimes ou erreurs que lui prête la Bible.

C'est par cette imperturbable logique que les Cathares rejoignent la pensée manichéenne : Dieu n'a pas de mal à opposer au mal.
Il n'est donc possible de résister au mal qu'en ne lui opposant que le sacrifice.
Sacrifice relatif puisque la création à l'image de son créateur est éternelle, alors que le principe mauvais ne peut-être qu'éphémère.

Dans un texte dualiste d'inspiration manichéenne on peut lire d'ailleurs : "Et comme Dieu n'avait aucun mal à lui opposer, il envoya à ses devants une âme qui devait se mêler à elle (la matière) pour, en s'en détachant, causer sa mort."

Le sacrifice de Jésus Christ s'en trouve expliqué, du moins si l'on admet cette conception des Ecritures. En tout cas cette logique métaphysique devait avoir plus d'échos que les inexplicables mystères dont aime s'entourer l'église catholique.

Dans d’autres textes cathares que l’on qualifie de dualisme mitigé, les croyants ne reconnaissent absolument pas la nature humaine du Christ. En cela il refusait également la croyance à la crucifixion .

La pensée catholique admet dans la création un certain nombre de contradictions. Dieu aurait pu créer ce monde librement, en faisant en sorte que des choses soient contraires. Mais qu'en fin de compte, étant le seul principe organisateur, tout lui est un jour ramené. Ces contradictions sont généralement qualifiées de seulement relatives.

Les adeptes de cette conception philosophique admettaient toutefois qu'il était difficile pour l'esprit humain de distinguer ce qui était le mal relatif, c'est à dire les possibilités pour la création de le commettre, et le mal absolu, qui lui ne peut émaner de Dieu.

Cette pensée philosophique qui tend à admettre la coexistence dans une même création du crime et de la beauté était proprement inadmissible pour le plus simple croyant cathare.
Le seul fait de croire que Dieu n'aurait pu créer qu'un bien relatif leur semblait une impossibilité absolue.

Or, il faut bien le reconnaître, la création est pleine d'imperfections, alors il faut bien admettre si l'on suit la pensée cathare, que lorsque Dieu se manifeste et crée, il est contraint de s'accommoder d'un principe différent de lui qui transforme la création voulue bonne en un monde du mélange ou les créatures peuvent pêcher ou se perfectionner.

La création est donc inachevée car comme le temps qui est lui aussi d'essence maligne, ce n'est qu'à la fin des temps que le principe bon éliminera le principe corrupteur.

Mais si l'on identifie souvent les cathares à leur interprétation du mal, qu'entendaient-ils par principe bon ?
Il n'est pas du tout évident de donner une réponse concrète, car eux-mêmes ont donné des avis assez divers, notamment en ce qui concerne la matière, ils n'ont jamais clairement défini si elle était une création mauvaise, ou une création de Dieu corrompue par Satan.

Pour tenter d'expliquer leur conception de la création, les cathares se servaient d'un texte complexe intitulé l'Ascension d'Isaïe. Texte formé par la compilation de trois autres : le Martyre d'Isaïe, le testament d'Ezéchias, et le vision d'Isaïe.

On retrouve dans ce texte diverses inspirations : juives, chrétiennes et gnostiques.

L'ascension d'Isaïe raconte son enlèvement par un ange et son envol à travers les 7 cieux qui séparent le créateur des êtres les plus éloignés de la création.

Cette vision très hiérarchisée de la création amène à une constatation, certains êtres trop éloignés du sommet sont prédestinés à succomber au mal. Il y a peu de place pour la liberté (absence de libre arbitre).
Chaque ciel est séparé du précédent par une barrière néantisante qui interdit à toute matière maligne de la franchir. En haut est l'être le plus pur, en bas est le néant. Seul le 6ème et le 7ème ciel sont protégés du mal, et, c'est donc dans les cieux inférieurs que se produisent les grands combats entre les 2 principes dont l'issue est leur éloignement du sommet, ces créatures n'étaient-elles pas prédestinées à succomber au mal.
Cette vision tend à expliquer que le mal provient du mélange entre les 2 principes, et, qu'à la fin des temps le mal sera contraint de rendre à Dieu ce qui lui a permis d'exister dans la création.
Alors comme il est le néant, il s'anéantira lui-même.

Je ne m'appesantirai pas plus sur la vision d'Isaïe, car le sujet est vaste, et je ne suis pas sûr d'avoir les connaissances nécessaires pour en donner une bonne analyse. Mais l'essentiel dans cette approche du dualisme est de comprendre que dans la philosophie cathare le mal ne peut se manifester que dans le mélange qu'il pratique avec le bien.

Si l'on cherche dans les écrits cathares une définition exacte du mal, on n'en trouve aucune. On a seulement quelques définitions obscures extraites des textes sacrés telles que, je cite pour exemple "le mal est un principe en mouvement" ou bien "il est et il n'est pas". Rien de bien clair hélas.

Faute de le définir, les cathares pensaient que tout ce qui était Céleste et Eternel était du principe Divin, et que tout ce qui était transitoire, temporel était du principe malin. En fait s'ils n'ont jamais voulu définir explicitement le mal, l'évolution de la pensée dualiste va tenter de l'assimiler le plus possible au néant. 


Car le néant ne fait pas partie de la création, la vision d'Isaïe montre que tout est issu de Dieu, le néant n'a pas sa place dans cette conception.

En fait tous les mots employés pour désigner le mal, ne désignent que ses manifestations.

Jean de Lugio disait, parlant du supplice, de l'angoisse du bûcher et du Diable, lui-même : " que ces choses soient les noms dont on désigne ses effets, elles témoignent de toute façon de l'existence d'une cause unique du mal, éternelle, sempiternelle ou antique, car si l'effet est éternel, sempiternel et antique, il faut que la cause le soit aussi."

On remarque les différences fondamentales que Jean de Lugio faisait entre le mal et ses manifestations. Il y a d'ailleurs trop de création dans Satan, pour qu'il puisse être le principe du mal, il ne peut en être qu'un effet.

Toute l'analyse cathare va tendre vers ce but, assimiler le mal à la négation, au néant, au non existant. En opposition d'ailleurs à l'ancien manichéisme qui faisait du mal un principe existant à côté du bien.

Les cathares avaient une traduction personnelle du verset 3 du chapitre 1 de l'Evangile de Jean : "Sans lui rien n'a été fait", qu'ils traduisaient par "Et c'est sans lui qu'a été fait ce qui n'est que le néant".

Et c'est pour cela que devant les inquisiteurs, les cathares n'hésitaient pas à soutenir que ce monde visible était fait de néant, c'est à dire, illusoire, mensonger, et tout à fait en dehors de la substance divine. L'argument le plus invoqué par les cathares et leur explication du temps qui plus encore que la matière est le milieu anéanti où se situe les apparences et les illusions. Le dualisme cathare est un dualisme temps éternité autant qu'un dualisme Etre, Néant.

La première question que les inquisiteurs posaient durant leurs interrogatoires était :" croyez vous en Dieu créateur du ciel et de la terre" .

La réponse était suffisante pour savoir si l'interrogé était ou non un hérétique.

Ce qui caractérise ce principe mauvais, c'est qu'il est dans un principe temporel fini et donc, qu'il s'achèvera un jour.

Existait-il un moyen de combattre le mal ?
Oui, si l'on revient à l'étude de la vision d'Isaïe. Les 5 premiers cieux sont corrompus et rongés par le néant, quant au 6ème et 7ème Cieux, ils sont séparés des autres, isolés du mélange par la puissance de la bonté infini de Dieu.

L'explication est simple, elle vise à montrer ce qui est possible dans le monde du mélange, et ce qui ne l'est pas. Il fallait donc travailler sans relâche à rechercher la perfection, à se détacher de la matière, seule façon d'espérer un jour se fondre dans l'éternelle bonté du 7ème ciel.

Les cathares étaient des dualistes car ils croyaient à l'existence d'un principe mauvais, actif dans le monde du mélange et du temporel. Mais ils avaient pleinement le droit de dire qu'ils ne reconnaissaient qu'un seul Dieu éternel et bon, et ce n'était pas Satan qui s'opposait à Dieu mais le néant.

Satan et Jésus Christ étaient les 2 personnages que les cathares mettaient en opposition.

L'un était l'être à peine existant, habité par le néant, l'autre le fils de Dieu, la créature parfaite sur laquelle le mal n'a aucune prise.

J'ai dit.

Georges Scopsi, 5ème Ordre
Souv.·. Chap.·.  Pax Vovis  

À LA RECHERCHE DE LA SAGESSE


 


Introduction du Gr :. Or :. : Le Temple des Sagesses ; une métaphore pour la sagesse pratique

On dirait que la Sagesse, divine ou séculaire, est une pierre angulaire de toute loge maçonnique, sinon sa clé de voute. Mais laquelle et comment est-elle cultivée en nos Loges et surtout dans nos grades de perfection dits de Sagesse ? Qui ou quoi servons nous par moyen de la sagesse ; le GADLU ou l’Homme ? Comment donner sens à notre vie et bâtir – ce que toute sagesse promet – une biographie qui a un sens, accomplie et heureuse ?

J’esquisse ce sujet compliqué, par la métaphore simplificatrice d’un « Temple de la sagesse ».

La voûte étoilée de ce temple représenterait une pluralité de certitudes irréductibles : Les doctrines de foi, morales ou philosophiques, visions du Monde parfois exclusives, définissent la Sagesse, sa nature de moyen ou – au contraire, de fin en soi. Fonction de ce choix de départ, une voie pratique, de compétences de la sagesse apparaît adéquate ou sans intérêt pour le cherchant. Car, pour la sagesse révélée ou reçue, la voie est de nous y soumettre ou l’acquérir, pour vivre selon ses règles et son bonheur.

C’est à partir de ces convictions axiomatiques que nous suivons notre quête, en envisageant, ou non, des colonnes pour étayer la voûte pieds sur la Terre séculière de notre réalité matérielle. Je propose quatre « colonnes » de sagesse pratique qui, dans ma vision, participent à l’édification du temple vivant de la sagesse personnelle.

Premier pilier : Pour servir notre choix spirituel, qu’il soit ordonné par la Divinité ou conçu par le Génie démiurge de l’Homme, nous pouvons nous élever tout d’abord par l’étude du trésor immense de Sage savoir, hérité des sages de tous les temps. Une tête bien faite par la compréhension éclairée de ces livres est certainement une voie vers la Sagesse et ses vertus.

Deuxième pilier : Hélas, être érudit ne garantit pas d’être sage. Je dirais que l’amour de la sagesse requiert aussi un bon jugement situé, - de raison ou d’intuition prouvée par l’expérience - pour accorder le Savoir au Monde tel qu’il est, et délibérer avec sens critique, sans se perdre dans l’abstraction des théories.

Troisième pilier : Savoir beaucoup et juger avec bon sens, rend sage dans l’esprit. Pourtant, pour vivre la sagesse et surtout la partager, un apprentissage, souvent long et ardu, s’impose. Il nous faut apprendre un vrai Métier de Sage. A minima, connaissance et maîtrise de soi, savoir-écouter, silence, prudence, l’art de comprendre et prévoir plus profondément, plus large, dans le temps long. Comment mériter le qualificatif « sage » sans l’expérience pratique d’une conduite sage, d’un savoir-être, faire et interagir, montrer et conter, d’un l’art convainquant du bon conseil ?

Quatrième pilier : J’envisage aussi une quatrième colonne qui pour moi, reste toujours en construction, telle une Tour de Babel : Être sage. Je trouve qu’il est insuffisant de comprendre la sagesse et ses vertus, juger avec discernement, imiter les sages et passer maître des arts de la sagesse pratique. La sagesse authentique, que je n’arrive pas à incarner, est de réaliser l’histoire de vie du sage, celle dont le bonheur peut se juger seulement après sa mort.

Ioan Tenner janvier 2024



Discussion générale, synthèse des interventions :

La parole sur les vallées c’est penché sur ce qui dans le modèle proposé correspond à la voûte étoilée des doctrines, définitions et des sources de la sagesse édifiantes pour la vie en Loge et surtout aux Hauts Grades. Le TSPM a cité à ce sujet les vertus formant les échelons sur la gravure d’Antonio Bettini El monte sancto di Dio de 1477 : « Humilité, Prudence, Tempérance, Fortitude, Justice, Crainte, Piété, Science, … Conseil, Intellect, et pour finir, tout en haut de l’échelle, Sagesse. » À mi-chemin on lit « Foi, Esperance et Charité »

Dans l’ensemble, au lieu de considérer une sagesse instrumentale avec sa « boîte à outils », chacun a apporté l’authenticité de son point de vue conceptuel et ses sources personnelles de sagesse.

La Sagesse d'ordre pratique


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…Comme d’autres, j’ai jeté un œil à mon ami Wikipédia pour qui la sagesse est un concept utilisé pour qualifier le comportement d’un individu s’appuyant sur un savoir raisonné, souvent conforme à une éthique, à la conscience de soi et des autres, à la tempérance, la prudence, la sincérité, le discernement et la justice. Mes cours de philosophie sont bien loin maintenant mais il me semble que la sagesse soit liée à une compréhension profonde et éclairée de la vie et à la capacité de prendre des décisions éclairées en respectant une hiérarchie de valeurs personnelles forgées au fil du temps. Cette définition est plus modeste que celle des penseurs amoureux de sagesse qui ont pour idéal de vie moult questionnement sur la pratique des vertus. On dit que la philosophie en tant qu’amour de la sagesse signifie une élévation, une aspiration de l’esprit, à se lancer vers le haut, vers la connaissance et la sérénité. Mais on ne peut atteindre des sphères supérieures qu’en partant d’un socle solide, concret. Réel, matériel, de la vie elle-même. On retrouve notamment la nécessité de ce socle bien concret dans la sagesse indienne qui induit une conduite personnelle progressive et ascendante et qui ne livre ses lumières qu’au terme d’une pratique quotidienne. Elle dessine alors la voie de la libération de l’etre en apprenant à décrypter les choses telles qu’elles sont, et non pas telles qu’on aimerait qu’elles soient. Les philosophes grecques renvoyaient la sagesse à la connaissance et à la recherche de la vérité, c’est à dire à un savoir embrassant toutes les disciplines et donnant à celui qui les possède une compréhension et une force intérieure. … Je me suis demandé s’il m’était arrivé au cours de mon existence de rencontrer un sage qui corresponde à cette définition quelque peu abstraite. Après mûre réflexion, je peux répondre par l’affirmative, mais seulement une fois, il y a quelques années. Un Frère déjà bien âgé, Marcel Henri, un peu anarchiste et provocateur sur les bords, dont je buvais les paroles à chacune de nos rencontres et qui n’est pas étranger à ma présence sur les colonnes. Si la sagesse était une vertu, j’en serais passé à côté.

*On ne parle pas ici de sagesse dans le sens religieux. La sagesse pour moi c’est donner un sens à sa vie. C’est placer sa quête au-delà des aspects matériels, du bien-être physique, de la réussite professionnelle, ou familiale. C’est de réussir au-delà de tous ce qu’on nous enseigné dans nos enfances. Se dépouiller de tous les clichés de perroquet, des théories tout faites, des jugements au carré, accumulés pendant toute une vie... En effet dans la FM j’ai reçu beaucoup d’outils sans avoir toujours le temps de les observer et comprendre. Ils sont devenus précieux pour mon for intérieur. Pour Éric-Emanuel Schmidt, la sagesse est accomplie spirituellement : « J’aimerais quitter ce monde avec un sentiment de paix, de sérénité, conscient que j’ai fait ce que je devais faire, ce que je pouvais faire, tout en acceptant mes imperfections et mes manquements. … La sagesse est de se faire humble, reconnaître ses défauts, son égoïsme, ses colères, ses faux pas, qui ont blessé l’Homme mais aussi la planète … Le sage… est celui qui écoute, entend, mais ne porte aucun jugement. » Mon modèle de sagesse est le poète libanais Khalil Gibran auquel je pense souvent...

*…Ne sommes-nous tous ici des sages en puissance ? N’avons-nous pas atteint une, ou même la dernière, des étapes des Ordres de la Sagesse ? En pratique, je la préfère à la manière de Socrate. Il prône la cogitation, l’humilité, l’acceptation de son ignorance, et le respect absolu des lois de la Cité. Un vaste programme. Je vois la sagesse comme un travail d’introspection, se connaître soi-même pour ensuite questionner le monde qui nous entoure... Au niveau de la Maçonnerie, je perçois deux écoles : celle qui veut que nous nous impliquions directement, au nom de la maçonnerie, dans la vie profane, par différents projets sociétaux pour faire avancer notre société dans le bon sens ; pour une autre école, le travail sur soi est plus important, pour ensuite pouvoir rayonner à l’extérieur… Personnellement, je préfère cette seconde manière d’agir. Pour revenir à Socrate, une expression – pas de lui mais d’Aristote - me rappelle toujours son enseignement. « L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit… » Je suis moi aussi un sage quand je réfléchis.


*…À mon humble avis, la sagesse dépend du regard et de l'attente de l'autre. On ne peut s'estimer sage quand le groupe autour de nous ne nous estime pas ainsi. Et il y a des gens pas sages que le groupe évalue comme sages. Parce qu'ils répondent à des critères sociétaux, culturels et du moment. Par exemple, on dit qu'il est mieux de passer pour un imbécile en se taisant, que d'ouvrir la bouche et de ne laisser aucun doute à ce sujet. Donc, la sagesse est aussi de savoir se taire, avoir suffisamment de courage pour rien ne dire, ne pas juger les autres, ni créer de conflits supplémentaires, ne pas se battre. Mais, peut-être, au niveau maçonnique, la sagesse est un besoin d'absolu, de vrai inatteignable... la sagesse absolue on ne l'atteindra jamais.

*…J’ai posé à une petite fille de six ans la question : « Quand tu es sage, que fais-tu ? » Elle me répond : « Je range ma chambre. ». « Et quand tu n’es pas sage ? » « Je dis des sottises. » On pourrait clore le débat avec ça. Les philosophes disent que, par définition, la Philosophie est l’amour de la sagesse. Mais pourquoi la philosophie nous rendrait sages ? Dieu seul le sait. Plus on avance et moins on en sait. La sagesse ne se cherche pas car elle ne se trouve pas. Il faut la cultiver. Elle ne sert pas à grand-chose… Etre sage c’est atteindre le rien.  C'est une sorte d'anesthésie.

*…En Chine, on fait une grande différence entre deux personnages, un qui s’appelle Confucius, l’autre Laozi. Confucius n’est pas un sage, c’est un savant. Il a construit un système pratique, il a écrit des choses pour faire fonctionner l’état. Laozi c’est tout à fait le contraire, il est considéré un sage… Alors qui est le sage ? Celui qui a écrit un livre pour faire fonctionner l’État et pour faire travailler tout le monde correctement ? Il a apporté de l’ordre. Ou alors celui qui a écrit un livre dont on ne sait pas ce qu’il dit, mais quand tu le lis, tu te sens bien ? Il y a deux manières, très opposées de concevoir la sagesse, les deux sont pratiques parce qu’elles ont des conséquences. L’une sociale, l’autre au niveau personnel. Qui est le sage ? Je n’en sais rien… La petite fille a raison : pour la Maman, l’enfant qui est sage est celui qui range sa chambre. Quand on est sage pour les autres, la définition de la sagesse dépend des autres. Pour ma Mère j’étais sage quand je faisais ce qu’elle voulait. Si je faisais ce que je voulais, moi, ce n’était pas sage du tout… Ça m’a appris de faire ce que je veux, moi. Parce qu’il faut se créer soi-même et pas se faire créer en fonction des autres, à chacun de faire le travail… C’est Nietzsche qui dit « Sois toi-même ! » Mais qui dit qu’etre soi-même c’est etre heureux ?


*…La sagesse est pour moi le silence. Chose contradictoire, car la sagesse est aussi la transmission, le partage. Nous ne sommes pas des possesseurs de notre savoir, seulement des locataires. Il s’agit comme le représente le Larousse, de semer à tout vent.  Il est sage aussi de savoir cultiver son jardin. En parlant de la voûte étoilée, la sagesse est la stabilité, la rigueur, la droiture. Je pense que le propre de la Maçonnerie est de répandre ce qu’on apprend : le but de notre vieille confrérie est de faire progresser la société mais personnellement, je trouve qu’on ne le fait pas.


*…Un vieux sage persan, Rûmî, a dit ceci : « Quand j’étais jeune, j’étais très intelligent et je voulais changer le monde. Je suis vieux, je suis devenu sage, je m’efforce de me changer moi-même… »

La Sagesse (maçonnique) en tant que doctrine spirituelle et philosophique

 
 
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…En notre cas on est au rite Moderne ou Français, avec sa spécificité par rapport aux autres Rites qu'on connait RER, REAA Memphis Misraïm... Même si la sagesse les rapproche comme un fil rouge, les outils sont différents. Nous sommes aussi au IVe Ordre, ou nous avons des outils ; entre autres "foi, espérance et charité" et ce qu'on trouve dans l’héritage testamentaire du Dieu Unique, qui est le Nouveau Testament, quel que soit l'interprétation qui y est donnée… Ce sont les outils que nous avons tous reçu quand nous avons été initiés même sans les avoir interprétés. En passant au IIe au IIIe au IVe Ordre, on a chaque fois eu de nouveaux outils qui nous donnent de nouvelles "lunettes”.


*

… Un fil rouge quand on est un cherchant de sagesse est d'oser - au sens Kantien - s'ouvrir aux autres sagesses qui sont des traditions maçonniques différentes. Je pense au REAA. En référence au IVe Ordre comme nous le pratiquons, je pense à Jésus.  Jésus qui fut un humain aussi, à l'écoute des autres humains. En tant que Prophète - avec sa capacité, d'écoute, de regard, d'analyse et d'action, il avait la préoccupation d'améliorer le sort des autres humains. Même si ceci apparait contradictoire à quelques-uns, parfois, la lumière jaillit du champ des idées, parfois l'ordre jaillit du chaos. Concernant Jésus, par mes lectures et mes éléments personnels, je pense à Levinas. Au-delà de l'écoute il accorde beaucoup d'importance au regard qu'il porte sur l'autre et au regard que l'autre porte sur lui. Je pense qu'il est important, à travers cette démarche maçonnique éthique, de ce respect, de chercher le sens des choses, du Cosmos. Je pense à Nietzsche qui dit "Sois qui tu es !" et, en pensant à Jung, " trouve un bon équilibre entre ta maison et les passions.

*…Je voudrais vous confier mes piliers de recherche de la sagesse ; de m'approcher de Diogène qui fait preuve d'une simplicité, d’un dévouement énorme, d'ascétisme. Et, qui sait, la pensée de Laurence dans ses Sept piliers de la Sagesse... Je pense aussi à Buddha, à Mithra… Je sais que pour etre un moine, un ascète, un anachorète, au Bengale en Inde ou au Népal, je pourrais me concentrer sur moi, mais pour avoir aussi puissance, la sagesse n'a de sens que si elle se traduit aussi en action. Que venons-nous faire en maçonnerie ? On vient faire des progrès en sagesse mais ceci a du sens seulement si on traduit cette acquisition de savoir, de connaissance, de savoir etre, en action... Nirvana c'est bien mais le but est d'améliorer le sort de l'humanité et de la poussière d’étoiles que nous sommes.


*…Concernant la sagesse, effectivement, la maçonnerie transmet une initiation, une voie vers la Sagesse. Qu'est-ce que la Sagesse d'un point de vue Maçonnique ? Un regard et aussi un comportement. Regard depuis l'autre mais le regard de soi-même par rapport à soi et à l'autre. ... C'est aussi dans les actes ; si on pratique l’Esperance, la Foi et la Charité et le fait de transmettre dans le monde profane ce qu'on a appris. Je pense que chacun a sa propre vision. Le sujet est complexe… je reste juste sur l'aspect maçonnique, une manière d'etre, une amélioration de soi, le fait de tailler sa pierre, de jour en jour, je pense que ceci permet d'atteindre une certaine forme de sagesse. Le rite a gardé toute la substance de la maçonnerie telle qu'elle a été créée, avec justement cette charité chrétienne dans le bon sens du terme. Ce sont les choses qui me parlent…


*…Cette acception de la sagesse "Sois sage !" de se tenir dans son coin cela veut dire de rentrer dans le rang et de rester aligné par rapport que les autres veulent, ceci n'est pas ma vision de la sagesse. "Tais-toi et fais comme les autres"  n'est pas la sagesse. Je pense que chacun a sa propre définition de la sagesse. Quand tout à l'heure un frère parlait de la possibilité que Dieu n'existe pas il est aussi dogmatique de dire que Dieu existe ou n'existe pas... La maçonnerie, même chrétienne, reste adogmatique.


*

…Un Maître tibétain qui venait d'arriver en Suisse de l’Himalaya, et qui raisonnait comme au moyen âge, m'a raconté une petite histoire : il y avait querelle entre deux grands maîtres, chacun prétendant etre la bonne réincarnation.  Devant le Dalai Lama, on discutait ce qu'il faut faire. Le moine en question, relativement jeune, a dit que c’est très simple, on les met tous les deux dans un avion et on les jette de quelques milliers de mètres d'altitude, sans parachute ; le bon va voler, l'autre va tomber. Les autres l'ont regardé ahuris. Pourtant c'est ce qui est écrit noir sur blanc dans les textes sacrés. On reconnait un maître par ce qu'il sait faire car il est sage. Dans toutes ces traditions la question n'est pas d'orthodoxie mais d'orthopraxie, la bonne pratique. C'est aux fruits qu'on reconnait le sage, c'est la sagesse pratique dans un autre sens.

 *…En tant qu'hommes libres nous sommes des solitaires, des individus qui vivent la solitude... On dit qu'ici tout est symbole. Il n'y a pas de dictionnaire pour les symboles parce qu'ls sont des concepts. C'est la richesse de la maçonnerie de s'abstenir d'utiliser des mots pour décrire les symboles... Au rite que nous pratiquons maintenant il y a la parole perdue, qui ne l’est pas vraiment. Si je ne crois pas en Dieu, la parole perdue est quelque chose qui me permet d'entrer en contact avec l'autre. On n'est pas seul. Si la parole est perdue cela nous fait mal. Je peux me parler à moi-même et l'autre peut se parler à lui-même. Maintenant, que la parole ne soit pas perdue mais soit retrouvée, on a enfin une monnaie d’échange qui permet l'échange de notre perception des concepts. La vérité révélée est aussi compliquée parce qu’elle n'existe pas, car nous sommes aussi contre les vérités révélées. Ainsi la maçonnerie peut continuer toujours à chercher une vérité introuvable. Nos vérités de chacun d'entre nous sont différentes en fonction d'autres expériences humaines. Parlant d'Espérance et de Charité, ceci est bien gentil, l'enseignement de l'Église concernant la Foi, l’Espérance et la Charité est bien particulier. La Foi est finalement la confiance que j'ai en moi-même pour rester un homme libre et supporter l'horreur de la liberté. L'Espérance, il ne faut pas oublier que sans espérance on n'a plus de projet. Sans projet, je vais droit contre le mur et je suis mort. J'ai besoin de cette Espérance. Jusqu’à mes derniers jours avant ma mort je construis encore des projets de partir, de faire un voyage... et puis, je mourrai comme les autres. La mort finalement, il y a dans nos rituels l'apprendre à mourir en paix. Est-ce qu’en maçonnerie, finalement, la sagesse n'est pas à vivre at apprendre à mourir en gardant un bonheur ? Se dire ;  j'ai vécu. Finalement si pour moi Dieu n'existe pas il y a la sagesse des épicuriens pour lesquels le problème n'est pas ça du tout. À se rappeler qu'Épicure souffrait de calculs du foie, il a souffert toute sa vie, mais a su vivre. Il disait : Si tu as faim, mange, si tu as soif, bois...évite d’avoir mal, tout en respectant l’autre et soi-même pour traverser la vie en paix. Le nôtre, est un lieu de culte, mais un où nous cultivons le bonheur.

*…Pour la synthèse de tout ceci ; est-ce qu’il y a une boite à outils pour la sagesse ? Une collection d’archétypes pour la sagesse ? Pour prendre la mythologie de l’Olympe, il y a tout dedans, mort,  plaisir, souffrances, tout. (Mais on ne va pas enseigner tout ceci en Loge). Qu’est-ce qu’on trouve dans les rituels ? … Apprendre à se taire, ne pas enseigner un catéchisme aux autres, ni l’histoire de la pensée humaine, on ne se révèle rien réciproquement, C’est ça le point de départ…

CONCLUSION 

Qu’est-ce donc la Sagesse ? Doctrine, foi, vocation, code moral, un savoir, la Raison judicieuse, état bénéfique, instrument, un art, un mode de vie, une Voie vers le bonheur de soi et de tous ? Un moyen ou un but en soi ?

Y a-t-il plusieurs sagesses, divines et humaines dont une maçonnique ? Peut-on sauvegarder la pureté et les vertus d’une sagesse spirituelle qui tend vers le ciel, tout en considérant que l’esprit humain, prométhéen, peut se cultiver lui-même pour s’élever et atteindre l’eudémonisme d’une vie qui a un sens et une excellence ici sur Terre ? Peut-on concevoir et apprendre des stratégies et des outils pour maitriser l’œuvre de sagesse ?

Nous n’avons certainement pas conclu sur ces questions controversées. Heureusement ! Pour la Sagesse, comme pour la vie, le voyage est plus important que la destination : « Quand tu prendras le chemin d’Ithaque, souhaite que la route soit longue, pleine d’aventures, pleine d’enseignements … » dit Cavafy, le poète.


Chapitre genevois « La Rose-Croix du Léman » N. 1 du Suprême Conseil du Rite Moderne pour la Suisse

Los Catecismos del Mason Word y el Arte de Memoria

Procurando nuestro acercamiento al conocimiento precursor de nuestra actual masonería especulativa, tiramos del hilo bibliográfico y de las investigaciones del muy Querido Hermano y amigo Patrick Négrier, siempre dispuesto a aportar su saber con tal de dar luz a una parte de la historia menos conocida (pero trascendental) por la gran mayoría de miembros de la Orden, y que, desgraciadamente, deja lagunas tremendas en nuestra formación histórica, ritual y conceptual, creando falsos mitos y leyendas grotescas en ocasiones, y a la vez, tan terriblemente alejados de una realidad cabal.
Procuraremos en sucesivas publicaciones aproximar al lector que lo desee una información sólida, veraz masonológicamente, y hermenéuticamente coherente.

Antes de abordar el análisis de los principales catecismos del Mot de Maçon que engloban el periodo 1696-1730, debemos intentar saber sobre qué época y porqué la forma primitiva de la Palabra de masón se desarrolló bajo forma de catecismos, juegos alternados de preguntas y respuestas cuyo primer ejemplo aparece en 1696 por el Edimburgo, primero de los catecismos masónicos del Mot de Maçon (Mason Word), y modelo de una serie de catecismos análogos de los que analizaremos las sucesivas metamorfosis más adelante.

Creado hacia 1628-1637, el rito del Mot de Maçon se reducía en su estado primitivo a la comunicación oral de las palabras Yakin y Boaz de las dos columnas del Templo de Salomón, comunicación hecha mediante un agarre de la mano derecha (denominada garra) dado al recipiendario, es decir, al nuevo aprendiz entrado. Este rito se desarrolló desde 1689-1691 como lo da a entender el hecho que en 1689 el Dr. Stillingfleet denominó el Mot de Maçon “un misterio rabínico” y que en 1691 Robert Kirk comparaba esta Palabra a un “comentario” rabínico sobre Yakin y Boaz. Notemos que denominando la Palabra de masón como un “misterio rabínico”, Edward Stillingfleet, que sabía que este rito era practicado en los Highlands de Escocia, no podía ignorare por consiguiente que este rito del Mot de maçon era practicado por cristianos y no por judíos. Cuando empleaba el nombre “rabínico” quería hacer por tanto referencia ya sea al origen veterotestamentario de las dos palabras Yakin y Boaz, como al carácter exegético (por analogía con el Talmud) que revestía este rito (lo que será efectivamente el caso de los catecismos del Mason Word des de 1696 con el Edimbourg). ¿Cómo Stillingfleet conoció la existencia del Mot de Maçon? Él trabajó personalmente en encontrar un compromiso para reconciliar los no-conformistas (presbiterianos escoceses) con los ortodoxos (anglicanos de Inglaterra), y fue así probablemente trabajando en esta tarea de aproximación inter-confesional que tuvo la ocasión de frecuentar los medios prsbiterianos escoceses y descubrir ahí la práctica del Mason Word.

Robert Kirk, que aparentemente había conocido de Stillingfleet la existencia del Mot de Maçon escocés, y que era pastor protestante (episcopaliano) además de gran erudito, estaba bien ubicado para saber que los presbiterianos tomaban frecuentes préstamos del Antiguo Testamento para utilizarlo en un sentido alegórico. Es por ello que lo reprodujo explicitando el pensamiento de esto último afirmando en su Secret Commonwealth (1691) que el Mot de Maçon era “comparable” (lyke) a una “tradición rabínica” en el sentido muy preciso donde constituía un “comentario” (comment) sobre Yakin y Boaz, aserción que tiende a sugerirnos que en 1691 el Mot de maçon había dejado de reducirse simplemente a la comunicación oral de las palabras, hasta llegar a convertirse en un desarrollo susceptible de hacer de este un verdadero comentario, descripción que corresponde al estado de desarrollo alcanzado por el Mot de Maçon en el primer catecismo simbólico, el Edimbourg de 1696. ¿Qué debe pensarse acerca de los propósitos de Sillingfleet y de Kirk?

El Edimbourg, primer catecismo del Mason Word que inauguró una larga serie de catecismos análogos, se refería del punto de vista tipológico a la logia de Kilwinning: era por una parte el signo del hecho que este ritual era probablemente el de la logia de Canongate que se había afiliado en 1677 a la logia de Kilwinning, la logia madre de las otras logias calvinistas de Escocia; y por otra parte, era una confirmación del hecho de que el Mot de maçon era efectivamente la creación de los masones presbiterianos de Kilwinning. Cuando en 1599 los Status Schaw habían prescrito a la logia de Kilwinnig poracticar un arte de memoria que no estaba precisado, este debía serlo por tanto siguiendo los principios del calvinismo como hemos explicado en otras ocasiones, no pudiendo pues basarse en imágenes plásticas, sino bajo la forma de catecismos cual juegos que alternaban preguntas y respuestas, y que no debían ser escritos para poder ser memorizados y restituidos de memoria a lo largo del rito, respondiendo de este modo a la obligación impuesta por los estatutos Schaw de 1599 a la logia de Kilwinnig, pudiendo así practicar un arte de memoria ciertamente conforme a los principios calvinistas. Esta función de arte de memoria de los rituales del Mot de Maçon se encuentra afirmada de una parte por el ritual Dumfries nº4 de 1710, así como, por otra parte, por la divulgación la Confession d’un maçon de 1755. Así pues, los primeros catecismos del Mot de maçon que desarrollan al menos a partir de 1696 la forma primitiva del rito como arte de memoria conforme a los principios del calvinismo, poseen un doble estatuto y deben ser interpretados a la vez como rito de recepción en logia, así como ya hemos reiterado, un arte de memoria. Sobre este último punto debemos tener muy en cuenta dos aspectos de estos catecismos: por una parte, el juramento de no dibujar en el suelo los símbolos de la recepción ritual en logia (el arte iconográfico repugnaba a los presbiterianos que concentraban su atención sobre las expresiones verbales), y por otro lado el uso de metáforas y alegorías verbales.

En efecto, los artes de memoria utilizados por los católicos se fundamentaban sobre el uso de imágenes plásticas. Así pues, los calvinistas tuvieron la idea de sustituir en las artes de memoria el uso católico de las imágenes plásticas por el uso de imágenes verbales cómo metáforas y alegorías cuyo origen escriturario y su carácter exclusivamente verbal eran conformes a los principios del calvinismo. Cometemos un error cuando pretendemos encontrar en un momento dado en nuestro estudio del Edimbourg las denominaciones de las dos columnas y la de la puerta del Hekal del templo de Salomón por sus ubicaciones simbólicas respectivas, que denotaran la práctica de una exégesis esotérica de la Escritura. No suponía nada de esto en absoluto. Cuando los autores del Edimbourg y de otros catecismos análogos designaban estos elementos del Templo de Salomón por metáforas, no pretendían de ningún modo buscar una interpretación simbólica del Templo ya que para ellos existía una interpretación determinada basada en una cultura de tipo alegórico de la iglesia presbiteriana, exactamente como las dos columnas Yakin y Boaz tipificaban los apóstoles (Gál. 2,9) en efecto los reformadores, y la puerta del Hekal del Templo a Jesús de Nazareth (Jn 10, 7.9).

El esoterismo penetró en la francmasonería más allá del 1696. El hecho que a mediados del siglo XVII unos masones aceptados como Robert Moray y Elias Ashmole se interesaran personalmente en el esoterismo no tuvo ninguna repercusión sensible sobre el estado de la masonería en la que ellos fueron recibidos. Hasta 1730 el registro semántico de los rituales del Mot de Maçon transitó progresivamente del campo de la teología hacia el campo de la filosofía: esto es, se mantuvo en los límites del exoterismo. Resulta complejo decir a partir de qué fecha los masones abandonaron las anteriores alegorías para pasar a interpretar de manera simbólica ciertas figuras de la Escritura y acceder por esta hermenéutica simbólica a dar a luz a puros principios. En 1730 el ritual filosófico de la Gran Logia de Londres nos expone el primer abordaje de naturaleza exotérica en el sentido donde, dejando de lado la práctica de la tipología bíblica, no parece denotar la práctica de una hermenéutica simbólica en el sentido técnico de la palabra, inseparable como tal del recubrimiento metódico de un saber milenario. Si debemos buscar una época donde el esoterismo parece haber coloreado una cierta hermenéutica de los rituales masónicos, es en textos como The Perjured free mason detected (1730) y A Defence of masonry (1730-1731). Ward prefería fechar de finales del XVIII solamente la introducción del simbolismo partiendo del esoterismo en las logias masónicas bajo la influencia de Hutchinson y de Preston. En realidad la cultura del esoterismo se injerta en la cultura masónica (antes de penetrar en la institución masónica en sí misma) hacia 1730, es decir en la época precisa donde el calvinismo desó de ser el fundamento único o principal de la tradición del Mot de Maçon, y donde la hermenéutica filosófica de la Escritura (y partiendo del simbolismo que fue de origen escriturario), emancipando las consciencias de los particularismos confesionales, favoreció el reino de una universalidad propicia al estudio comparado de las tradiciones, y de ahí propicio a la introducción de la hermenéutica simbólica de la Escritura en las logias.

Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
Director de la Academia Internacional de la Vª Orden - UMURM
Gran Orador del Sublime Consejo del Rito Moderno para el Ecuador
Miembro Honorario del Soberano Grande Capítulo de Cavaleiros Rosa-Cruz de Portugal - Gran Capítulo General del Rito Moderno y Francés de Portugal
Miembro Honorario de la R.·. L.·. Estrela do Norte nº 553 del Grande Oriente Lusitano
Gran Canciller para Europa del Gran Oriente Nacional Colombiano
Miembro Honorario del Soberano Supremo Consejo del Grado 33 para el Escocismo de la República del Ecuador
Miembro Honorario del Supremo Consiglio del 33º ed Ultimo Grado del R.S.A.A. per l’Italia e sue Dipendenze
Miembro del Suprême Conseil du 33e Degré pour la France du Rite Ancien et Accepté (Cerneau's Rite)
Pasado Presidente de la Confederación Internacional de Supremos Consejos del Grado 33º del R.·. E.·. A.·. A.·.
Muy Poderoso Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para España del Rito Antiguo y Aceptado (Rite de Cerneau)
Gran Comendador del Soberano Gran Consejo de los Príncipes del Real Secreto de España, Rito de Perfección.

Masonería, internet y cambio social

 Masonería, internet y cambio social

El objetivo de este trabajo es entender cómo ha influenciado el uso del internet en la Masonería, institución centenaria, presente en múltiples países del mundo, a la que se le atribuyen características de movimiento social debido a que miembros ilustres han sido protagonistas de grandes revoluciones y transformaciones en la sociedad.

Cubierta de un velo de misterio, sus detractores, han implantado en épocas de autoritarismo leyes y políticas para exterminar a sus miembros con el fin de acabar con el peligro que implica la diseminación de sus ideas. Sin embargo, cabe preguntarse si la Institución como tal ha escapado de la influencia que internet ejerce en la humanidad, y si el uso de internet es una herramienta que pueda dotar a esta institución de herramientas para influir en la sociedad de manera que puedan los francmasones y francmasonas convertirse en agentes, sea a través de un cambio “manifiesto desde arriba”, mediante la acción de miembros de la Institución que forman parte de gobiernos, o de cambio intencionado, incidiendo en planes y reformas en sus ámbitos de acción, o bien a través de cambios manifiestos “desde abajo", a través de alguna especie de activismo que lleve al impulso de revoluciones o que empodere a los ciudadanos para obligar a los gobiernos a cambiar sus estructuras.

La Masonería, desde sus inicios, ha sido perseguida por gobiernos autoritarios de derecha, de izquierda y monárquicos, acusándolos de liberales, de comunistas y de capitalistas burgueses, según la conveniencia de los gobernantes de turno; sin embargo, el máximo representante de la antimasonería[1] ha sido la Iglesia Católica, que ha manifestado durante muchos siglos, su repudio hacia una institución que consideran nociva por no coincidir con su “modelo” de religiosidad, prohibiendo y excomulgando de ella, a todo aquel/la que se inscribiera en una de estas “asociaciones”[2]. En el contexto hispanoparlante se ha investigado y especulado, desde fuera de la institución, sobre su carácter irreverente. Así, podemos encontrar la obsesión de estudiosos, como el jesuita José Antonio Ferrer Benimeli[3], quien a través de una prolífica publicación de “investigaciones”, ha pretendido explicar al mundo qué es la Masonería y quienes son los masones, tratado de erigirse en “voz oficial” ante el mundo académico de lo que él presupone debería ser una visión normalizada de una institución que, ni le pide que lo haga, ni tampoco lo necesita. Sus afirmaciones, las realiza en base a crear una cierta polémica, como en el artículo publicado en diario “El País[4]” en marzo de 1985, dando a entender que tal persecución de la Iglesia no existe ya, ni debería existir, y que por tanto debería ser minimizada, afirmación que realiza aún a costa de “meter la pata” a tenor de las pruebas y evidencias.

Esto último se da en los países de habla hispana, debido a la persecución sostenida del carácter “contra reformista” de la iglesia católica, en donde la “masonología[5]” como disciplina no ha podido emerger, a diferencia de lo que ocurre en países como Alemania, Bélgica, Francia, Reino Unido o Suiza, en los cuales especialistas, mayoritariamente miembros de la “Orden”, se han implicado en explicar el “hecho masónico” desde una perspectiva interna.

Parte de la obsesión del jesuitismo por conocer la Masonería, tiene origen en una leyenda que cuenta que Ignacio de Loyola fue enviado por el Papa a espiar la Masonería y que le trajera un informe de todo lo que se hacía ahí dentro, de manera que fue introducido en la Orden, aprendiendo todos sus “secretos”, y que al volver, el Papa, le preguntó acerca de las actividades que realizaban al interior los masones, a lo cual contestó que no podía explicarle, y que quien decida conocerla, deberá estar dentro. Esto es materialmente imposible, por cuanto Ignacio de Loyola muere en Roma en 1556, y la Masonería, tal como se conoce hoy en día nace en Escocia, en 1599, a través del Estatuto Schaw[6], en las Logias Calvinistas de Kilwinning y Perth. Sin embargo, el origen del conflicto se debe, por lo visto, a que debido a su carácter contrareformista (y por tanto contramovimentista), “se trabó la lucha entre las dos Sociedades[7]“ a partir del segundo tercio del siglo XVIII, habiendo sido vencida la Compañía de Jesús.

Por lo anteriormente expuesto, partiendo del método de observación participante, y sabiendo que por el carácter secreto/discreto de la organización, añadido a la proliferación de Talleres y “Obediencias” experimentada en las últimas décadas, es imposible saber el número real de masones y masonas que existen en cualquier contexto territorial, por lo que se ha procedido a realizar una encuesta a través de redes sociales que obtuvo una respuesta de 234 participaciones, que constituyen la muestra de este trabajo. Cabe también advertir que por el mismo carácter discreto de la organización, a la cual está obligado todo miembro, no se divulgarán asuntos no autorizados, o nombres de miembros, inclusive en el caso de algunas entrevistas realizadas a miembros de la Institución, con más de 20 años de pertenencia.

Composición sociodemográfica:

La encuesta se realizó únicamente entre masones y masonas, sin importar el país de residencia, a través de grupos en redes sociales, asociaciones propias y mensajería de información masónica, de los cuales 89,3% declararon ser hombres, 9,4% mujeres y 1,3% de otra identidad de género, lo cual refleja la composición por sexo de la membresía de la orden, con edades que van de los 20 a los 89, concentrándose las mayores cantidades de miembros entre las edades de 40 a 49 años (27,8%) y 50 a 59 años (25,7%), seguidos por los de 60 a 69 años (23%), lo cual refleja la composición por edad de sus integrantes.

El 50% de la membresía tiene entre 1 y 11 años dentro de la institución, independientemente de la edad cronológica, lo cual refleja que el otro 50% tiene entre 12 y 55 años de membresía. En el caso de los más experimentados, pese a ser minoría, y por lo general de edad avanzada, refleja que la integración a la organización se dio a edad temprana, ya que por regla general, se aceptan desde muy jóvenes a los hijos de los Maestros Masones, quienes siendo “luvetones[8]” pueden ingresar poco antes de cumplir la mayoría de edad. El grado institucional, revela el nivel de formación que tiene el encuestado dentro de la estructura, dado que años de pertenencia no es sinónimo de mayor formación, pero sí lo es el grado que posee. Cabe considerar que el 75,6% tienen el tercer grado simbólico, que es la antesala de los grados colaterales, razón por la cual muchos de entre ellos pueden disponer de altos grados. Esto último no condiciona necesariamente el fin de la investigación.

Participaron personas de 21 países, obteniendo un 21,79% de participantes de España, seguido de un 19,23% de participantes de México. También participaron un 10,58% de Colombia, 7,69% de Portugal, 7,26% de Argentina, 6,41% de Ecuador, 4,27% de Bolivia, 3,85% de Chile, 3,42% de Venezuela, 3,42% de Paraguay, 2,56% de Brasil, 2,14% de Uruguay, 1,71% de Perú, 1,71% de Francia, 1,28% de Estados Unidos, 0,43% de Panamá, 0,43% de Nicaragua, 0,43% de Doble país de residencia, 0,43% de Cuba, 0,43% de Canadá y 0,43% de Bélgica. Estos datos no sirven para extrapolar la cantidad de francmasones o francmasonas que hay en un país, sino que reflejan el nivel de participación en las redes que tienen las personas de estos países, ya que por ejemplo de entre todos los mencionados, España es quizá uno de los países que tienen menor membresía, en comparación con países de mayor tradición masónica como Estados Unidos, México, Francia, e incluso Portugal.

Uso de internet para actividades masónicas:

En la encuesta, el 96,6% de las personas manifestó que utiliza el internet para realizar actividades de índole masónico, y entre los programas más utilizados se encuentran los servicios de mensajería (94%), seguidos por redes sociales (80.3%), otras aplicaciones y programas (59,4%), y de blogs y páginas web (50,9%).

Blogs/páginas web

(blogger, wordpress)

119

50,9%

Apps/Programas

(Youtube, otras)

139

59,4%

Redes sociales

(facebook, twitter, instagram)

188

80,3%

Mensajería

(whatsapp, telegram)

220

94,0%

234

En cuanto al uso de redes sociales está relacionada probablemente con la edad de los usuarios. El 89,9% de usuarios usa Facebook, un 59,1% usa Instagram, el 48,9 usa Twitter. Otras redes sociales son usadas de manera minoritaria, pero también se entrevé una confusión entre lo que es una red social, un servicio de mensajería, u otras plataformas.

El 76% de las personas declara que las usa una o varias veces al día, y solo un 3,1% no tiene ningún tipo de red social. En cuanto al contenido que siguen, el 90,89% sigue Grupos de Masonería (principalmente en Facebook), 62,56% sigue perfiles de personas de referencia (miembros Ilustres, o masonólogos), y el 44,75% sigue páginas o perfiles institucionales (es decir de Logias, Grandes Logias, Confederaciones, Alianzas, etc.). Al contrario de lo que se puede pensar (y de lo que se intenta vender), solamente un 0,46% sigue también grupos de Rosacrucismo, Teosofía, Martinismo, Alquimia, Cábala, pues correspondería al perfil de ciertos miembros que se inclinan por ese tipo de estudios, ajenos a la naturaleza de la Masonería.

Las redes sociales se usan principalmente para:

1.       85,97% de las veces para acceder a información masónica,

2.       61,4% para interrelacionarse o desarrollar vínculos de amistad con otros miembros,

3.       56,11% para obtener documentos de formación,

4.       44,8% para difundir publicaciones masónicas, ideas o reflexiones de los miembros, o investigaciones masonológicas,

5.       34,84% para compartir o intercambiar imágenes, textos, chistes,

6.       30,77% para debatir o discutir (discusiones de tipo político, social, filosófico, actualidad, etc).

7.       14,03% para hacer negocios. 

El número aproximado de páginas o grupos que siguen ronda en un 54,09% entre 1 a 10, y un 37,27% siguen entre 11 y 100 perfiles. Son menos los miembros que siguen entre 101 a 500 grupos y perfiles, o más de 501, lo cual en algunos comentarios generó la reflexión de la calidad del seguimiento que se hacía de los mismos. En cuanto al número de perfiles de miembros, el 53,7% sigue entre 11 a 100 miembros. No obstante, y aunque son minoritarios, también hay quienes siguen más de 1000 o más de 5000 perfiles de miembros. De esto puedo dar fe, en tanto y en cuanto hubo una época en la que tenía agregados más de 3500 perfiles de miembros de muchas partes del mundo, con las cuales me comunicaba en otros idiomas (generalmente inglés y francés), esto debido al cumplimiento de un rol institucional.

Los dos aspectos más positivos de las redes sociales son el acceso a información, formación, el poder acceder a conocimientos nuevos de forma permanente (38,9%) y conocer, comunicarse y compartir con miembros y cultura de otros países (22,6%). Los dos aspectos menos positivos son el poder hacer activismo o negocios (1,48%) y el fomento de la tolerancia (0,99%), al margen de aquellos que creen que no hay nada positivo en el uso de estas. Los dos últimos aspectos menos positivos, desmitifican a la Masonería como un círculo de cierre de negocios (lo que no quiere decir que no haya miembros que ingresan a la Institución para ese fin específico), así como el de la Masonería como “centro de unión” y de “tolerancia entre iguales” (esta reflexión hecha como autocrítica en clave interna).

El listado de aspectos negativos es más extenso, pero aun así hay más dispersión en cuanto a estos. Se podría decir que los que más preocupan, según la proporción de encuestados, son:

1.       14,10% las noticias falsas y fake news que se difunden sobre la Orden.

2.       13,25% tienen que ver con las campañas de desinformación, contrainformación, difamación, rumores y chismes sobre la Ordes y sus miembros.

3.       11,11% se relaciona con la agresividad, discusiones, peleas estériles y falta de seriedad de los miembros (relacionada a su vez con la poca importancia que se da al fomento de la tolerancia en las redes).

4.       8,55% con los riesgos de privacidad y seguridad en internet, como son la presencia de trolls, el envío de virus, malware, presencia de hackers y bots.

5.       8,55% con la distracción y pérdida de tiempo que supone estar pendiente de las redes.

6.       5,98% se relaciona con la información sesgada, manipulada y falsa sobre la Orden.

7.       Otro 5,98% con la indiscreción en la información masónica (relacionada con la revelación de “secretos”).

8.       Y un 4,97% con los perfiles de personas que no son miembros y que se hace pasar por masones.

El resto de las cosas negativas, son minoritarias, pero no dejan de ser algún tipo de variante de las antes mencionadas, excepto las 3 última, que tienen que ver con formas de delincuencia que se filtran desde el mundo exterior.

En cuanto al uso de mensajería:

El 95,69% de las personas usan WhatsApp, y un 43,1% usa Telegram. 4,3% de personas no las usas, y en número muy minoritario se usan programas como Messenger, correo electrónico, Signal, Duo, WeChat y Viber. El 66,06% manifiesta tener ente 1 a 10 contactos de personas, grupos, chats o canales de difusión; y un 23,85% tiene entre 11 a 50 grupos. Hay quienes tienen muchos más grupos, contactos, canales, pero se trata de porcentajes minoritarios.

La frecuencia en el uso o dedicación del tiempo en mensajería es “una o varias veces al día” (79,63%) y un 20,37% de personas le dedican “una o varias veces a la semana”. Los usos dados a la mensajería, para fines masónicos es:

1.       Contacto con miembros puntuales – 84,23%

2.       Grupos de Logias y/o Grandes Logias – 74,32%

3.       Grupos de difusión masónicos – 68,92%

4.       Grupos de noticias masónicas – 50%

5.       Grupos y redes de contacto internacional – 33,78%

6.       Grupos de Asociaciones y Federaciones – 24,7%

Muchas personas usan la mensajería, a la vez, para varios de los aspectos expuestos anteriormente.

El aspecto más positivo que tiene la mensajería es la “rapidez, fluidez, facilidad e inmediatez” para establecer contacto y comunicación a nivel individual e intergrupal (41,40%), seguido de manera menos contundente por el intercambio rápido de información, formación documentos y libres que no son fácilmente accesibles y de manera gratuita (8,92%). La proximidad con personas de otras latitudes en contextos más informales, y el intercambio de opiniones de manera inmediata y en diferido también son aspectos remarcables. En cuanto a los aspectos negativos, el 100% respondió que lo es estar en grupos donde se comparten cosas inútiles.

Respecto al uso de blogs y/o páginas web:

61,71% de personas dicen que tiene o siguen algún tipo de blog o página web masónica, de los cuales, 50,85% no tiene ni blog, ni web, tan solo sigue. De entre quienes tienen, 22,65% lo usan con fines de divulgación y publicación de sus investigaciones, un 13,68% tiene tanto para fines de divulgación, como para contacto o difusión institucional, y un 12,82% solo para contacto y difusión de actividades institucionales.

De contacto/difusión institucional

30

12,82%

Ambos tipos (contacto/ difusión institucional y de divulgación e investigación)

32

13,68%

De divulgación / investigación

53

22,65%

No tiene

119

50,85%

234

 El 35% de personas no sabe cuántas visitas en promedio recibe por año, y un 26,2% mencionan que reciben entre 1 a 100 visitas promedio por año. Hay algunas páginas y blogs que reciben miles y decenas de miles de visitas al año, pero se trata o bien de páginas institucionales, o de masonólogos de referencia que usan sus páginas que medio de divulgación y publicación de sus investigaciones.

Estas páginas a su vez suelen servir de plataforma para canalizar solicitudes de información y contacto tanto de miembros de la organización, como de personas externas que desean, principalmente, ingresar a una de sus agrupaciones. Un 29,4% recibe entre 1 a 10 peticiones de contacto por año, esto se debe a que tampoco hay mucho interés por parte de personas ajenas a la organización, en ingresar en ella.

Los cinco aspectos más positivos del uso de blogs y páginas web son:

1.       Acceso a información de diferentes ritos[9], perspectivas y opiniones tanto a nivel nacional como internacional – 18,9%.

2.       Acceso a “planchas[10]”, investigaciones e información de calidad – 14,2%.

3.       Interrelación, interacción e intercambio con miembros y Talleres a nivel nacional e internacional – 14,2%.

4.       Desmitificar la organización, difundir sus principios y la veracidad de su historia como una estrategia de proyección externa – 12,11%%.

5.       Acceso a reflexiones y formación masónica – 11%.

Y los cinco aspectos más negativos son los siguientes:

1.       Páginas que difaman a la masonería, 19,6%

2.       Falta de rigor en contenidos, información repetitiva y plagios de trabajos, 15,7%.

3.       Acceso demasiado fácil a información tanto para no miembros, así como la falta de discreción de temas para los miembros de menor grado, 12,7%.

4.       La inversión de tiempo en mantenimiento y la consecuente falta de actualización de contenidos, 6,9%.

5.       Proliferación de páginas de perfiles falsos y/o suplantación de organizaciones masónicos con fines de estafa, 5,9%.

En cuanto al uso de Apps y otros programas:

62,4% de los encuestados usan Youtube, seguido por un 12,8% que no usa. 9,2% usa apps propias (aulas virtuales, plataformas de videoconferencias, etc), 7,3% usa podcasts, 5% usa foros, y 3,2% usa Tiktok, los cuales son usados para consultar información general y variada (36,1%), ver contenido no masónico (música, historia, filosofía, documentales, películas, audiolibros, conferencias, noticias) – 16,9%, y para aprendizaje “masónico” (historia, masonería, ocultismo[11], simbolismo, espiritualidad), 11,5%. Las horas por semana dedicadas al uso de este tipo de programas, es principalmente de 1 a 20 horas por semana (86,7%).

Los principales aspectos positivos de estas apps y programas son:

1.       Acceso a información audiovisual a través de vídeos, podcasts y videoconferencias, 21,4%.

2.       Aprendizaje colaborativo, formación y conocimiento de temas masónicos diversos (es decir dentro de cada uno de sus ejes de trabajo), 18,6%.

3.       Acceso fácil, gratuito y abundante a información para miembros y no miembros, 17,9%.

4.       Divulgación de los ideales, principios, textos, vídeos, historia o conferencia acerca de la “Orden”, 11%.

Entre los principales aspectos negativos de su uso, destacan:

1.       La difusión de información falsa, superficial o errónea acerca de la “Orden”, 38,9%

2.       Revelación de “secretos”, 12,2%.

3.       Intrusismo en la Orden que da una imagen errada, principalmente por parte de pseudo masones, pseudo illuminatis[12] y youtubers que van de pseudo investigadores de la masonería.

Como conclusión de este apartado podemos concluir que el uso de redes sociales, está extensamente difundida entre los masones, y que por una parte las redes más cerradas, o privadas se utilizan con fines de comunicación, reconocimiento, amistad, formación, intercambio y difusión sobre la masonería, pero a medida que los programas son más abiertos al público, el centro de atención se centra más en la falsa propaganda en relación con la orden, el intrusismo, la difamación, la revelación de secretos a gente externa, y la proliferación de perfiles falsos, lo cual se explica por cuanto todos quienes pertenecen a la Institución se comprometen a no revelar nada relacionado con todo aquello que se realiza en su seno, dado que la divulgación solo se puede hacer a través de medios oficiales.

Una cosa negativa que también se manifiesta es el malestar que causan las discusiones estériles y los debates sin sentido, y la falta de tolerancia que debería ser uno de los ejes principales a nivel institucional.

Mucho más recurrentes aún son el tema de la formación, dado que la falta de formación ha sido la causa primordial para que en el siglo XIX y el siglo XX, la Masonería se haya convertido en algo distinto a lo que preconizaba en su etapa inicial. Por ejemplo, existen Actas de mayo de 1871, del Gran Oriente de España, que manifiestan que durante el Sexenio Democrático, en este país, se permitió la libertad de la práctica masónica…

“que pudo desarrollarse sin cortapisas legales, aunque siempre existiera un evidente odio hacia la misma desde posturas ideológicas y religiosas muy conservadores, cuando no reaccionarias, así como incomprensión de una parte de la izquierda, aunque sin desarrollar nunca la hostilidad del otro universo ideológico”[13].

Sin embargo, el resurgimiento de la práctica masónica en esta época vino acompañada de “divisiones y conflictos internos, tanto derivados de cuestiones propias, como de las políticas, precisamente en un momento de intensos debates políticos sobre la realidad y el futuro de España”, detectándose “una clara falta de formación masónica por parte de los masones, que se manifestaba tanto en ostentaciones de signos masónicos en distintos ámbitos sociales, como dentro de los templos y talleres procediendo de forma indebida según los rituales[14]”.

Y es en esta época en la cual se introducen, o mejor dicho, se deforman los ideales de la Institución, y aparecen personajes que se sirvieron de ella para introducir, o extraer ciertas costumbres y adaptarlas a sus intereses particulares. Es por ello que se le da un halo de misterio, de ocultismo y esoterismo por una parte, pero por otra parte, se le vincula con movimientos de obreros y anarquistas, debido a esa falta de formación que ha estado presente a lo largo de los siglos, en todas las latitudes, tal como deja constancia el texto de Albert Mackey en octubre de 1924:

“Creo que hay muchos masones que son desconocedores de los principios de la Masonería, así como hay hombres de todas las clases que están sujetos a la ignorancia de su propia profesión. No existe un relojero que no sepa sobre los elementos de relojería, ni un herrero que no esté totalmente familiarizado con las propiedades del hierro en brasa.[15]

Es decir, que la internet, y el uso de redes sociales, está permitiendo que los masones y masonas, accedan a material formativo de mayor calidad, pues como dice V.G. Maestro Masón y Masonólogo español, con 26 años de pertenencia a la Orden,  lo que había antes era…

“mucha precariedad en los temas de formación sobre aspectos rituales, sobre todo en cuanto a materiales, pues los que había en aquellos momentos eran muy flojos, con traducciones muy mal hechas, sin conocimiento de los contextos, traducciones muy literales del francés. Los maestros apenas si tenían conocimiento, ni de la historia propia de la orden en España, ni de cuestiones rituales… un ejemplo de ello puede ser el diccionario de Juan Carlos Daza de Masonería, que es un mix que nos tragamos todos, como que todo eso era parte de REAA[16], y ahí pues hay mezcladas muchísimas escuelas y corrientes de pensamiento que nosotros dábamos por general, como si fuera parte del Corpus masónico.”

Es así como el uso de internet facilita por un lado, conocer su morfogénesis institucional, a la vez que extiende un proceso de noesis, mediante la reconstrucción de la identidad y del discurso colectivos, desde la interacción, reflexión y comunicación ágil, en tiempo real, o en diferido, con miembros de otros países del mundo, a través del internet, estableciendo nuevas formas de reconocimiento, que no reemplazan del todo a aquellas formas tradicionales, pero que tal y como concuerdan las opiniones de las personas entrevistadas, en la actualidad, ya no se hace uso de los antiguos métodos para presentarse ante otros iguales, y que tenían un sentido cuando los viajes se realizaban con los distintos medios de transporte que han existido en distintas épocas. No obstante, este intercambio virtual, no reemplaza el intercambio presencial que es en donde se realiza la práctica de su método tradicional, que maximiza los resultados de la realización de sus verdaderos fines, tal como lo dejan claro las entrevistas realizadas a C.T.V. Maestro Masón brasileño con 42 años de pertenencia, y a J.P.D. Maestro Masón francés, con 45 años de pertenencia.

La Masonería: ¿Un movimiento social? Recapitulando y analizando:

Pregunté a J.P.D., acerca de si él consideraba a la Masonería como un “movimiento social” capaz de cambiar la realidad actual y si considera a internet como una herramienta para promover ese cambio:

« Je ne pense pas car la maçonnerie se décline de nombreuses façons pas toujours homogènes et quelque fois peu conciliables pour être un modèle de proposition : voir simplement la question de la mixité[17] ou celle du GADLU[18] par exemples. »

Con respecto a la misma pregunta, B.W.H., Maestro Masón venezolano, residente en Barcelona y con 29 años de pertenencia, manifiesta:

“personalmente, no creo que la francmasonería sea un movimiento social. Digamos que el impacto y el alcance que tiene en cualquier sociedad es muy limitado. En algunos países, sobre todo de anglosajones, Estados Unidos y en Reino Unido, donde llevan a cabo tareas benéficas importantes, muy, muy sólidas, puede que hasta cierto punto. Sé que en Estados Unidos hay una Cadena de Hospitales donde operan malformaciones en la cara, del labio leporino, y son hospitales fundados y mantenidos por masones, pero decir que son movimientos sociales es un poco difícil porque, yo identificó movimientos sociales, más bien a otros agentes distintos.

Nosotros somos más subrepticios, más discretos creo que el internet sí ha servido para diseminar un poco la información y darnos a conocer, pero dadas las diferencias que hay, y las diferentes opiniones, digamos que el problema es que no existe un camino único, creo. El impacto que pueda tener la francmasonería en la sociedad es mínimo.

Por desgracia, esta sociedad que tenemos hoy día es muy hedonista, muy de pantalla táctil, muy de muchas otras cosas. No le interesa ya el espíritu, el cultivar el alma, y no le interesa… quiere recibir, nada más, y recibir, y recibir. Estamos en una sociedad que está cambiando. No sabemos a dónde va exactamente, pero me temo que vamos a atravesar tiempos peores todavía para la Orden”

Sobre el mismo tema, J.V. Maestro Masón y Masonólogo español, con 20 años en la Orden, manifiesta:

“Deberíamos considerar que hay muchas masonerías, y muchas comprensiones de lo que es el hecho masónico, el fenómeno masónico, y por lo tanto hay unas masonerías más tendentes a lo político, otras más tendentes a los esotérico, otras a lo eclesiológico incluso, pero creo que todas deben converger en un punto: qué es la masonería en cuanto a la capacidad de transformación ética y moral del individuo. Dicho esto, el individuo como un sumatorio, si vamos sumando estas individualidades, tenemos una capacidad de interacción y de incisión en nuestra sociedad en la cual vivimos. Efectivamente, hay sociedades en las cuales la masonería ejerce funciones de protección social, que en otras sociedades, en otros países, los lleva a cabo los mismos gobiernos, es decir cuestiones de beneficencia, de apoyo, de protección, de filantropía, que lleva a cabo la orden masónica dentro de sus ámbitos: hospitales, escuelas, universidades inclusive.

En otros países, esto queda al margen, pero como te decía, es que sí tenemos que dar una visión universal de la Orden, a pesar de los diversos grupos, y de versiones distintas. Para mí, el punto de encuentro sería ético y moral, de valores individuales. Es desde ahí que, estemos donde estemos, en la Obediencia[19] en la que estemos, y en el país en el que nos movamos, donde sí que tenemos una responsabilidad de transmitir, y de compartir, y de interactuar, esa mejora de valores éticos y morales con nuestro entorno. Por lo tanto, yo sí creo que, utilizando las nuevas tecnologías, y si fuera de una manera apropiada, podríamos hacer esa transmisión de dichos valores universales.

No estoy inventando nada de nuevo, es decir, sería una de las lecturas, tal vez en la primera lectura que nos aparece en las constituciones de 1723, como cuál es el objeto mismo, la razón de ser de la orden francmasónica. Si miramos los rituales continentales europeos, podemos encontrar cuál es el fin mismo de la masonería, y todo va alrededor de ese concepto de perfección individual, de un intercambio fraterno, y esa extrapolación de esos valores de belleza, de bondad y de justicia, llevarlos a cabo afuera de la institución. ¿Cómo lo llevamos? Lo llevamos de formas muy diversas. Entonces la forma como nosotros demos uso, de esa supuesta aparente mejora de los valores que haremos mediante el método masónico, a través del internet, vendrá dada por nuestro verdadero cambio, nuestra verdadera perfección, y luego la de nuestro entorno.

Por lo tanto, será tanto o más efectivo ese cambio social, que podamos hacer de la masonería, o utilizando las TIC o tecnologías de comunicación y de información, del tipo que fueran, en función también, tanto del entorno del país en el que vivamos, y que creamos nosotros en la masonería. Para finalizar, yo creo que la gran confusión que hay en la Orden, es que muchos masones no saben exactamente qué es la masonería, y ese qué es, no es hacer una definición en sí misma, sino, qué supone, o qué nos aporta hacer masonería. Yo creo que habría que hacer una vuelta, una regresión a los orígenes constitucionales de la francmasonería especulativa, para saber qué hacemos en masonería, y cuál es esa finalidad, y de esta manera evitaríamos que se convirtieran en clubs de influencia, en lobbies de presión político o económico, o en otra cosa que para nada es la francmasonería. Y yo creo que, dentro de estas masonerías, hay muchas cosas a las que llamamos masonería, y no lo son para nada. Por lo tanto, el conocimiento de nuestros orígenes nos dará la respuesta, y en medida de eso, esa práctica masónica, llevada a cabo mediante las tecnologías digitales que hoy disponemos, pueden hacer que sí que podamos llevar a cabo una incidencia social, aunque eso sería una consecuencia de nuestra evolución, no un fin en sí mismo.”

Por tanto, al hacer un análisis sociológico de la Masonería, desde una perspectiva interna, se observa que, pese a no definirse en el imaginario colectivo de sus miembros como un movimiento, sino como una “asociación de personas libres y de buenas costumbres” que tienen el potencial de erigirse en motores de su propio cambio, está constituida por un número no definido de “reuniones de personas con algún grado de organización” que busca incidir en la sociedad a través del cambio en los valores, y cuya acción colectiva se organiza en forma de asambleas y confederaciones de asambleas, de miembros con ideales de base humanista, que se hallan separados ya sea por la tergiversación de sus principios, por la incidencia de externalidades, o por haber absorbido en su seno, debido a la diversidad de sus miembros, asuntos relevantes de acuerdo a las épocas, convirtiéndose en un crisol donde han convergido grandes personalidades, no solo del devenir político, sino también del ámbito cultural, social y económico, sin que su fin hayan sido, por mencionar varios ejemplos, guerras de independencia, creación de naciones, o la obtención de poder político y económico, sino que su acción colectiva tiende a fomentar unos valores de carácter universal que conlleven a una ”mayor elevación cultural y educativa”, mediante una alta carga de sensibilidad moral.

Cabe recordar que como institución, la Masonería Especulativa[20], tiene ya varios siglos de existencia, y que nace en la época del nacimiento y auge de la Modernidad, nutriéndose de las tres grandes revoluciones, como la Revolución industrial, técnica y científica (pues se cuentan entre sus membresías fundacionales a miembros de la Royal Society que le imprimen de una visión racionalista y científica), la Revolución Norteamericana (es conocida la pertenencia masónica de George Washington o de Benjamín Franklin a la Masonería), y de la Revolución Francesa, de las cuales se refuerza en los ideales de emancipación (libertad) y de dignidad del ser humano (igualdad), para convertirse en un punto de encuentro de personas de distinto origen y condición social, siempre y cuando estas cumplan con el requisito de estar en posesión de  una serie de cualidades y virtudes. Formalmente nace de la mano del calvinismo escocés, con el fin de fomentar la tolerancia en una Inglaterra que sufría de guerras de persecución por diferencias en la práctica en la concepción religiosa (confluencia del catolicismo, anglicanismo y calvinismo), y en ese sentido se nutre de una ética protestante, según la tipología weberiana, que además, empieza a expandirse rápidamente por el mundo, precisamente por el universalismo de sus principios y sus ideas, expresadas a través de un universo simbólico importado de elementos prestados de la Masonería Operativa de los gremios de constructores medievales de Catedrales.

Esto la convierte en un movimiento que por una parte se orienta al pasado, al tratar de conservar una ética de carácter universal, fundamentado en los principios de “geometría” entendida desde una perspectiva filosófica, y que inmediatamente se orienta hacia el futuro, al incidir en las formas de vida y creencias de sus miembros, para la creación de una sociedad mejor y más justa, fomentando cambios socioculturales dentro de los individuos respetando tanto un sentido sagrado, como en un aspecto laico, siendo el alcance de sus ideas la razón por la cual, el cristianismo católico en primera instancia y en lo posterior otros tipos de cristianismo de matriz protestante[21], se convierten en poderosos contramovimientos de carácter antimasónico.

Al tenor de las grandes revoluciones, donde muchos masones han estado presentes, inclusive en bandos enfrentados y que le han conferido la “falsa fama de republicana”, es que se ha extrapolado la imagen de que los ideales masónicos de equidad, igualdad, libertad o justicia son un peligro contra la tiranía, encontrando también contramovimientos de tipo antimasónico en gobiernos de izquierda[22], de derecha[23] y monárquicos[24], muy a pesar de que la Masonería Madre, y otras tantas masonerías, conviven perfectamente en medio de monarquías.



También cabe evidenciar que la Masonería ha permeado en su seno cambios introducidos por el surgimiento de otros movimientos sociales, como son el movimiento feminista que dio origen a la inclusión de la mujer[25] en la masonería, ya que originariamente era una institución masculina, y en la actualidad, también han permeado las reivindicaciones no solo el movimiento gay, sino también otros derechos del colectivo LGTB, y particularmente la de los transexuales y transgénero.

Su acción colectiva, si se puede entender su quehacer como tal, se da desde abajo, porque una persona que integra la organización, debería ser un prototipo ideal de buen ciudadano, y aunque ante los ojos de la sociedad, no existen olas de reclutamiento, ya que por regla general, las Masonería no hace proselitismo, esta se ha institucionalizado en las sombras  como un movimiento social, al menos en un sentido sociológico del término, que sigue estando vigente pese a no tener una acción pública, que tuvo punto de emergencia, pero que no tiene un culmen dado que su potencial morfogenético lo ejerce sobre sí mismo, al fomentar la renuncia a unos antivalores, o a la ausencia pasada de estos, para promover una transformación del individuo más luminosa y esclarecida.

Para concluir, cabe decir que internet si ha sido un potencial movilizador y herramienta de construcción de la acción social colectiva interna de sus miembros,  aunque no a un 100% debido a actitudes poco “fraternales” por parte de aquellos miembros que han ingresado en la institución con fines egoístas, pero sobre todo por la injerencia de la ignorancia, y de la falta de laboriosidad, en cuanto al rol que cada masón y masona debe desempeñar dentro de la Orden, para luego extrapolarla al entorno en el que la rodea de una manera silenciosa.

 Olga E. Vallejo Rueda, 

Vª Orden, Gr.·.9 y Último del Rito Moderno o Francés

Suprema Comendadora del Sublime consejo del Rito Moderno Para el Ecuador

Presidenta de la Unión Masónca Universal del Rito Moderno

Socióloga



[1] Antimasonería, https://es.wikipedia.org/wiki/Antimasoner%C3%ADa, consultado el 11 de mayo de 2022

[2] Declaración sobre la disciplina canónica que prohíbe, bajo pena de excomunión, que los católicos se inscriban en la masonería

[3] José Antonio Ferrer Benimeli, https://es.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Antonio_Ferrer_Benimeli, consultado el 11 de mayo de 2022. En clave interna este “historiador”, es criticado por cuanto su obra se reduce a “contar masones y logias”, tal como ocurrió en la reciente conferencia dictada en Cádiz, en abril de este año https://www.diariodecadiz.es/cadiz/logias-gaditanas_0_1678934282.html, sin adentrarse en mayor detalle.

[4] El Vaticano y los masones, José A. Ferrer Benimelli, publicado en Diario El País, el 10 de marzo de 1985, y consultado en https://elpais.com/diario/1985/03/10/opinion/479257212_850215.html, el 11 de mayo de 2022.

[5] Maçonnologie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%A7onnologie, consultado el 12 de mayo de 2022.

[6] Villalta Mata, Joaquim, “Palabra de Masón. El Origen de la Masonería Especulativa”, p.15, ArteReal Comunicación W&GA, Terrassa, 2020.

[7] Frau Abrines, Lorenzo y Arús y Arderiu, Rosendo, “Jesuitas”,” Diccionario Enciclopédico de la Masonería”, Tomo 1, Ed. Valle de México, p. 640, México, 1976.

[8] Loweton, https://es.wikipedia.org/wiki/Loweton, consultado el 11 de mayo de 2022.

[9] Se trata de formas diferentes de entender la masonería, y no tiene nada que ver con prácticas raras.

[10] Es una forma de trabajo que se realiza en los Talleres.

[11] Considerando que el ocultismo no forma parte de las enseñanzas masónicas, sino que fueron incorporadas en el siglo XIX, y únicamente en pocos ritos específicos.

[12] Mejor dicho, neo illuminatis, que no tienen nada que ver con el movimiento de los Iluminados de Baviera, aparecido en 1776, que fue disuelta años más tarde (1875), por cuanto proponía entre otras cosas cambios de tipo sociopolítico. A pesar de que se ha tratado de vincular a estos con los Masones, son organizaciones distintas, con fines totalmente distintos. Los neo illuminatis actuales son mayormente pseudo sectas creadas con el fin de estafar a incautos que buscan alcanzar riqueza de manera fácil. Para una rápida referencia, véase: https://es.wikipedia.org/wiki/Iluminados_de_Baviera

[13] Montagut, Eduardo, “La falta de formación de los masones españoles en el Sexenio Democrático”, consultado en: https://elobrero.es/historalia/84451-la-falta-de-formacion-de-los-masones-espanyoles-en-el-sexenio-democratico.html, el 12 de mayo de 2022.

[14] Ibid.

[15] Mackey, Albert, “Masones que leen y masones que no leen”, Traducción de Vallejo Rueda, Olga, del original “Reading Masons and Masons who do nor Read”, publicado en “The Master Mason” en octubre de 1924, https://olgavallejorueda.blogspot.com/2018/04/masones-que-leen-y-masones-que-no-leen.html, consultado el 12 de mayo de 1922.

[16] Abreviación de Rito Escocés Antiguo y Aceptado

[17] Refiere al debate en torno a la existencia de la Masonería Mixta.

[18] Refiere al debate en torno a la figura del Gran Arquitecto del Universo.

[19] Entiéndase como Gran Logia, Gran Oriente, o agrupación de Logias. Un forma de organización administrativo-político de la Masonería.

[20] Se usa este término para diferenciarla de la Masonería Operativa, es decir, de la albañilería, en un contexto de cambio de paradigma en la construcción de lo religioso.

[21] El evangelismo, por ejemplo, es actualmente también un gran persecutor de la masonería.

[22] Stalin promovió el exterminio de masones durante su mandato por considerar a sus miembros capitalistas burgueses liberales.

[23] El exterminio de masones fue promovido por los gobiernos de Hitler, Franco y Mussolini. Muestra de ello es la Ley de Represión de la Masonería y del Comunismo. Véase: https://www.nuevatribuna.es/articulo/historia/ley-represion-masoneria-comunismo/20170224121643137059.html

[24] En España, por ejemplo, masones liberales, enfrentaban el absolutismo de Fernando VI, pese a que se especula (por intercambios epistolares entre él, José y Napoleón Bonaparte a través de documentos encontrados) de que él también fue miembro de la organización.

[25] Vallejo Rueda, Olga, “El rol ritual de la mujer en el rito francés y su expansión en América” (Partes 1 y 2), consultado en https://olgavallejorueda.blogspot.com/2015/12/el-rol-ritual-de-la-mujer-en-el-rito.html